L’Etat Guinéen dans l’objectif de redynamiser le transport aérien et contribuer à l’essor économique, a initié un projet de rénovation des aérodromes de l’intérieur du pays. Ils sont au nombre de quatre (4) dans les régions de Labé, Kankan, Faranah et N’zérékoré. Le montant du projet s’élève à cent cinquante un milliard quarante-neuf millions sept cent vingt-six mille neuf cent soixante-deux francs guinéens (151.049.726.962 GNF), répartis entre quatre (4) entreprises. L’avance de démarrage des travaux a été chiffrée à hauteur de 20% soit une somme de Vingt-sept milliards neuf cent cinq millions sept cent quatre-vingt-dix-sept mille quinze francs guinéens (27.905.797.015 GNF).
Ce projet de rénovation des aéroports régionaux de la Guinée a été initié courant de l’année 2019. Les entreprises bénéficiaires du contrat des travaux sont au nombre de 4 correspondants à chacune des villes. Ce sont entre autres : FLASH pour le lot 1 réhabilitation de l’aérodrome de Labé avec une enveloppe financière de 33.568.301.632 GNF ; MT2-GUI Sarl pour le lot 2 Kankan à 39.477.794.845 GNF ; SADCO pour le lot 3 N’Zérékoré à la somme de 23.155.200.000 GNF et HYDROGUI pour le lot 4 Faranah avec une bagatelle de 54.848.430.485 GNF.
Les 20% au titre des avances de démarrage des travaux ont été payés au mois d’août 2020 à ces quatre (4) sociétés. Le montant fait un total de Vingt-sept milliards neuf cent cinq millions sept cent quatre-vingt-dix-sept mille quinze francs guinéens (27.905.797.015 GNF) hors TTC. Dont :
– 6.201.601.488 GNF pour l’entreprise FLASH ;
– 7.293.355.318 GNF pour MT2-GUI Sarl ;
– 4.277.825 085 GNF pour SADCO ;
– 10.133.015.124 GNF pour HYDROGUI
Selon nos informations, ces contrats auraient été attribués sans aucun appel d’offres. Donc du gré à gré sans aucune étude préalable. Curieusement, le coût des travaux varie d’un aérodrome à un autre. La grande part de l’enveloppe financière revient à la société Hydrogui détenue par un entrepreneur Ivoirien du nom d’Elhadj Mohamed Koné.
Des renseignements laissent entendre que c’est le même entrepreneur qui serait derrière l’entreprise MT2-GUI Sarl qui a la charge des travaux de l’aérodrome de Kankan. L’avance versée à cette société aurait été transférée sur un compte qui appartiendrait au sieur Koné, patron de l’Hydrogui. Il revient au service d’inspection, notamment de l’IDE et de la CENTIF de vérifier la véracité de cette information.
Le constat le plus désagréable dans cette histoire, est que depuis 2020 jusqu’à nos jours, aucune des quatre entreprises n’a effectué les travaux pour lesquels le paiement des 27 milliards 905 millions a été fait au titre d’avance de démarrage. Les missions d’investigation du département des transports, sont arrivées à la même conclusion. Au dire de chacune des entreprises contractantes, selon nos sources, la mobilisation est faite sur le chantier. Pas plus.
Au cours de nos enquêtes, l’attribution de ces marchés a été faite dans des conditions très douteuses. L’Agence de Navigation Aérienne (ANA), qui en principe devrait être au-devant dans les négociations, n’a eu pour rôle que de simple spectatrice. A l’époque, plusieurs ministres auraient également émis des soupçons de surfacturation des contrats avec la complicité de certains commis de l’Etat. Une correspondance du ministère de l’Économie et des finances en date du 2 décembre 2020 et dont nous détenons copie, en fait foi.
Plus loin, on nous apprend que le Président Alpha Condé, informé du caractère « malsain » de ces contrats et de la non-qualification de ces entreprises à exécuter de tel projet, aurait instruit de réorienter le fonds dans la construction des routes communautaires (pistes rurales). Ce qui n’a jamais été fait jusqu’à l’avènement du CNRD au pouvoir le 5 septembre 2021.
De 2020 à 2022, ces entrepreneurs se promènent en toute tranquillité avec cet argent public sans la moindre volonté de le restituer à l’Etat conformément au code des marchés publics et à l’article 43 du règlement général sur la gestion budgétaire et la comptabilité publique.
En attendant que l’Etat revienne sur l’établissement de ce projet avec toutes les expertises nécessaires et toute l’évaluation qu’il faut en la matière, il serait important de rappeler à ces entreprises de rembourser les montants qui pourront servir à d’autres fins utiles, notamment dans la construction d’écoles pour réduire les besoins dans ce domaine.
La refondation de l’Etat, c’est aussi de demander des comptes à toutes les entreprises ayant des contrats avec l’Etat et dont les montants ont été déjà liquidés en partie ou dans la totalité sans aucun signe aucune prestation.
Affaire à suivre…
Mamoudou Babila KEITA
Bon courage, mon frère 🙏🙏🙏
Il existe assez de cas similaires dans notre pays, il faut que des gens se réalisent qu’après une gestion ou une prestation quelconque, qu’on doit être audité pour clarifier tout.