Depuis plusieurs mois, les habitants de Conakry font face à un délestage dans la desserte du courant électrique. Cette situation déplorable et périlleuse pour les activités économiques, n’était plus qu’un souvenir depuis 2015 grâce aux efforts de la gouvernance d’Alpha Condé qui a réussi à faire accroître la capacité énergétique de 235,15 MW pendant 50 ans, à plus de 1000 MW pendant ses 11 ans de règne.
De la Guinée Française au régime de la Révolution, la capacité énergétique de la Guinée, était de 65,25 MW de puissance installée, réparties entre les barrages de Samou dans Kindia avec 3 centrales (Donkèya : 15 MW ; Baneya : 5 MW ; Grande chute : 27 MW), en plus de Kingkong, de Tinkisso de Samakoun et la Loffa dans Telimélé. Au temps du Général Lansana Conté, il y a eu le barrage de Garafiri 75 MW, la centrale Kaloum 3 : 44 MW et celle de Kaloum 5 : 33 MW. Le tout totalisant 235,15 MW de puissance installée pour une production n’excédant pas 150 MW.
Nouvellement élu, Alpha Condé en 2011, a été une rencontre avec les responsables d’EDG autour de la question d’électrification pour respecter sa promesse de campagne. La première proposition faite, a été la construction de barrage hydroélectrique. Ce qui demande un délai moyen de réalisation de 5 ans. Cela est paru long, il demande s’il n’y a pas d’autres alternatives. Ainsi, il lui a été proposé la construction de centrales thermiques. A l’époque, le besoin énergétique sur l’ensemble du réseau disponible était de 150 MW.
Alpha Condé, s’engage d’urgence pour le financement de 3 centrales thermiques pour une puissance de 100 MW. C’est à partir de là, que les travaux de Kipé : 50 MW ; Kaloum 1 : 24 MW et Kaloum 2 : 26 MW. Le projet a été négocié avec une entreprise brésilienne dénommée « Asperbras » pour un délai de 6 mois.
Un an s’est écoulé, l’entrepreneur Brésilien n’a pas respecté le délai contractuel. Il finira par être renvoyé de la Guinée.
Une autre société de droit Turc appelée « Itelkno AON », a été invitée sur le projet. Leur contrat était d’achever la construction des centrales, les exploiter et vendre l’électricité à EDG en producteur indépendant (IPP). Après quelques années d’exploitation, les Turcs vont finir leur contrat entre 2019 et 2020.
Avec les puissances additives des 3 centrales thermiques, le besoin en électricité s’est accru. Un plan directeur a été élaboré à la demande d’Alpha Condé et il a été estimé d’augmenter la capacité de production de 9% chaque année.
Parallèlement, le projet Kaleta avec 240 MW a été initié. Alpha Condé voulant coûte que coûte résoudre la question de l’énergie, va exiger la réalisation des travaux dans les plus brefs délais. L’Etat guinéen va être amené à débourser 15% de participation au coût de réalisation des travaux. Le groupe Chinois en charge du projet, devrait débourser les 85 % du montant pour construire et exploiter le barrage afin de recouvrir leur investissement.
Avant la fin du projet Kaleta, la demande d’électricité qui était de 150 MW, s’est retrouvée à 250 MW sur le réseau interconnecté. A l’achèvement des travaux en 2015, cette demande va être satisfaite d’une certaine manière. Mais il fallait continuer à accroître la capacité énergétique du pays.
Ainsi, en 2016, les travaux du barrage Souapiti ont démarré pour être achevé le 20 mai 2020, avec une puissance de 450 MW. La réception technique provisoire du barrage a été faite en 2020. Mais il y a eu des observations sur les travaux venant des ingénieurs et qui devraient être corrigées pendant une période d’an. La réception définitive de l’édifice va donc être programmée pour le mois de juin 2021.
Au même moment, la centrale Kaloum 3 de 44 MW, appartenant à l’ancien Ministre de l’énergie Abé Sylla qui me semble être un expert en carton, était également à l’arrêt. Le gouvernement Alpha va demander Abé Sylla de réviser les 4 groupes et les remettre en service en novembre 2017. Malheureusement, cela n’a jamais été fait. C’est seulement 2 groupes d’environ 15 MW qu’il a pu réviser jusqu’au moment de leur arrêt définitif.
Avec l’augmentation de la puissance installée à plus de 1000 MW sous Alpha Condé, la demande du courant s’est multipliée, notamment avec la prolifération des usines, des hôtels, l’utilisation des climatiseurs, des congélateurs, des fers à repasser et d’autres appareils électroménagers.
Par exemple, Boké qui avait une consommation de 2 à 3 MW consomme maintenant autour de 13 MW. Tout le fouta qui consommait autour de 3 MW, se retrouve aujourd’hui avec un besoin de 30 MW.
Il faut dire aussi, qu’à l’avènement d’Alpha Condé au pouvoir, toutes les 33 préfectures ont été dotées en groupes électrogènes. Quelques rares qui en disposaient ont connu une augmentation du nombre. La consommation de ces groupes en carburant était évaluée à plusieurs milliards de francs guinéens par mois.
Selon nos renseignements, chaque groupe, par heure, consomme en moyenne 250 litres de gasoil. C’est pourquoi la desserte avait été planifiée dans les préfectures sur 4 heures par endroits, 6 heures dans certaines villes et 8 heures voire plus pour d’autres.
Face à la persistance des besoins en électricité avec la demande très forte de la population qui avait pris goût de l’électricité, Alpha Condé va faire venir le bateau énergétique Karpowership de la Turquie avec une puissance de 114MW. Nous apprenons que les factures de ce bateau étaient réglées dans son budget de souveraineté.
A l’avènement du CNRD au pouvoir, le coût de location de cette centrale flottante va être jugé très salé par les autorités de la transition. On va jusqu’à insinuer des soupçons de détournement. Le bateau va donc être renvoyé.
C’est pendant cette période, que les projets d’interconnexion Guinée-Côte d’Ivoire dont le lancement a été fait le jour même du coup d’Etat le 5 septembre 2021) ; Guinée-Sierra Leone et Guinée-Sénégal ont été lancés.
La ligne de transport a été étendue au Sénégal jusqu’en Guinée-Bissau en passant par Mali Yemberin, Labé, Linsan, Kaleta et Boké au compte de l’OMVG.
A Linsan, la ligne est partie Kamakoé en Sierra Leone et qui continue en Côte d’Ivoire en passant par le Liberia, au compte du projet d’interconnexion Côte d’Ivoire, Libéria, Sierra Leone et la Guinée (CLSG).
Toujours dans la même vision de pallier la problématique de la desserte en courant électrique, un autre projet de barrage va être lancé en 2020. C’est celui de Amaria à Boffa avec une puissance de 300 MW. Ce barrage était attendu en 2024 pour s’ajouter à la capacité existante. Malheureusement, depuis l’avènement du CNRD, ce projet est bloqué pour des raisons qu’on ignore.
Parallèlement, les travaux d’extension des barrages de Samou qui était en cours sous Alpha Condé, pour augmenter leurs capacités, vont aussi être arrêtés par les autorités de la transition.
Pendant ce temps, le producteur indépendant K-Energie 50 MW de puissance, était aussi à l’arrêt. Mais on ignore les raisons.
Selon les informations, tous les contrats dans le domaine de l’énergie auraient été arrêtés sans explication claire. Ce qui n’a pas été sans conséquence.
D’où est parti le délestage actuel ?
Au mois d’août 2023, il a été constaté que le niveau d’eau était en déficit de 5,62 m, soit près de 1,5 milliards de m³ par rapport à la même période en 2022. Le même constat a été fait au niveau de Garafiri. Une réunion d’urgence d’évaluation s’est tenue à EDG pour proposer des plans de secours. Des propositions ont été faites et soumises au Ministère de l’Energie.
Ainsi, il a été décidé de réviser les plans pour minimiser la capacité de production des barrages hydraulique. La production a été réduite à 50 % sur Kaleta et Souapiti entre 7h et 18h.
A cause du même déficit, le barrage Garafiri a été complètement arrêté pour démarrer les groupes thermiques, afin de compenser la production de Garafiri.
Pourtant, habituellement, ces arrêts saisonniers interviennent selon les sources énergétiques. En saison pluvieuse, EDG procède à l’arrêt des thermiques. En saison sèche, certains barrages hydroélectriques se reposent pour faire des entretiens.
Au lendemain de l’explosion du dépôt central des hydrocarbures, les barrages hydroélectriques ont repris la production normale en lieu et place des centrales thermiques pour couvrir la desserte pendant la période de la coupe d’Afrique (CAN).
C’est pendant cette période de déstockage au niveau des réserves d’eau sur les barrages de Kaleta et Souapiti, que des démarches vont être menées pour ramener K-Energie (50MW), dans le but de compenser quelques déficits. Les études avaient été faites dans ce sens. Malheureusement, l’explosion du dépôt a occasionné la destruction de la centrale de K-Energie.
Depuis l’avènement du CNRD au pouvoir, aucun investissement n’a été fait pour accroître la capacité de production électrique dans le pays. Au contraire, la production existante avant le coup d’Etat, a nettement diminué. Au lieu d’une augmentation de 9% par an, on est en déficit de 13 %.
K-Energie avec ses 50 MW est à l’arrêt ; le Bateau Turc avec ses 114 MW a été renvoyé ; Les 2 groupes 4 de Kaloum 3 qui étaient opérationnels, ont cessé de fonctionner. Donkèya, Baneya et Grande chute qui totalisent 47 MW et qui étaient en réhabilitation sous Alpha pour augmenter la puissance, sont à l’arrêt.
De nos jours, face à la rationalisation des réserves d’eau dans les barrages, Kaleta et Souapiti ne fournissent plus que 220 MW pour un besoin qui tourne autour de 600 MW. Garafiri avec ses 75 MW qui se reposait en saison sèche, a été relancé pour offrir une capacité de 60 MW.
Les centrales thermiques sous tensions actuellement sont Kaloum 1 : 24 MW installés, Kaloum 2 : 26 MW de puissance installée, Kaloum 5 : 22 MW, un des 3 groupes a pris feu ; Kipé : 50 MW et Tannerie Tèpower 50 MW. Celles-ci aussi ne fonctionnent que quand elles sont dotées en carburant.
Des problèmes au niveau de la gestion d’EDG
A l’Electricité De Guinée (EDG), la mauvaise gestion laisse transparaitre plusieurs défaillances, notamment la non maîtrise exacte de la demande, le nombre d’abonnés déclarés serait 100 fois inférieur au nombre d’abonnés exact, le manque de personnel (5000 abonnés pour 1 seul agent d’EDG sur le terrain).
Ce manque de personnel contraint les agents à recourir aux services des électriciens de quartiers qui sont appelés les stagiaires d’EDG. Ceux-ci travaillent sous couvert sans aucune norme, si fait qu’il y a chaque fois des incendies d’origine électrique, parce qu’ils ne sont pas des professionnels formés en la matière. Plusieurs électriciens interviennent sur les lignes pour faire des branchements et raccommodages dans les quartiers. Ces soi-disant stagiaires, pour la plupart, sont devenus des grands patrons dans le dos d’EDG alors que les titulaires tirent le diable par la queue comme des mendiants. A cela, s’ajoute la mauvaise utilisation des ressources
Des pistes de solution selon nos sources
Face à la problématique de gestion d’EDG, nos sources au sein de l’institution, plaident pour l’augmentation de la capacité de production ; d’augmenter le personnel par un recrutement rigoureux ; d’installer les compteurs ; d’augmenter les lignes de transport et d’assainir le réseau de distribution et de commercialisation. Bref, suivre le plan directeur établi sous la gouvernance d’Alpha et d’instaurer la bonne gouvernance au sein de la société.
Mamoudou Babila KEITA
Le grand deballeur, c’est bien
Il faut migrer vers les énergies renouvelables. Il faut construire des centrales solaires, c’est plus économique. Ensuite, pendant la saison des pluies, il faut retenir les eaux de ruissellement, nous perdons des milliards de m3 cubes d’eau qui auraient pu servir. Il faut aussi réutiliser les déchets plastiques. Même 3MW peut soulager une préfecture (certaines) ou 5MW, rien n’est à négliger. Penser au reboisement autour de nos cours d’eau. On ne doit pas seulement se limiter à poser un compteur, il faut aller plus loin en obligeant le client à consommer l’électricité rationnellement par l’installation d’interrupteur crépusculaire, des horloges et l’empêché d’utiliser des gros consommateurs pendant les heures de pointe, doubler la facturation pour certains types de récepteurs (réchauds, fours, fer à repasser, les ateliers de chaudronnerie). Réduire le prix du kilowattheure, c’est ce qui pourra encourager toute la population à payer directement à dans les agences EDG. Que EDG ne travaille pas comme cette dame , qui part acheter un camion de mangues et se dit que chaque mangue acheter va payer tous ses frais, ce n’est pas comme ça. Permettrez au citoyen qui qlqs ses moyens qu’il puisse payer en faisant une évaluation juste de ses besoins. Associer des professionnels du métier sans faire recourir aux sociétés internationales qui font des sur facturations. Travailler avec les entreprises sur place car ce sont elles qui exécutent les travaux donnés aux entreprises étrangères et parfois ,c’est les entreprises nationales qui font le préfinancement et après qu’elles vont être payé.
Bien dit wallaye grand
la solution c’est de faire un recensement général de tous les consommateur et imposer une sanction en cas de vols de courant .
Il doivent aussi am
Comment ça les travailleurs sont des mendiants
la solution c’est de faire un recensement général de tous les consommateur et imposer une sanction en cas de vols de courant .
Il doivent aussi am