Qu’est-ce qui explique cette saleté un peu partout à l’heure actuelle dans la capitale Guinéenne ? La société de ramassage d’ordures, parle de manque d’espace à la décharge de Dar-es-salam. La partenaire Italien chargé du traitement des déchets à ce niveau, a arrêté tous les travaux pour défaut de paiement. Qu’en est-il réellement de la situation ? Les éléments de réponse, c’est dans cette enquête exclusive de Mamoudou Babila KEITA
Pour pallier à l’insalubrité dans la ville de Conakry, l’Etat Guinéen à travers le ministère de l’hydraulique et de l’assainissement, a signé le 20 mars 2019, un contrat de gestion des déchets avec Yesil Adamlar, une filiale de la société Albayrak, concessionnaire du Port de Conakry.
Le contrat s’étend sur une durée de 4 ans soit un montant de 26.734.359.072 francs guinéens par an. Le ministère de l’hydraulique et de l’assainissement d’alors, agissant au nom et pour le compte de l’Etat Guinéen, est représenté par l’Agence Nationale de l’Assainissement et de la Salubrité Publique.
Les obligations du prestataire Turque, étaient de procéder à la pré-collecte, la collecte, et l’évacuation des déchets domestiques et autres au site final, fournir aux habitants et occupants d’immeubles de Kaloum, des récipients de collecte correspondant à leurs besoins et à la fréquence de la collecte, le balayage manuel des rues, des boulevards, le nettoyage de canaux et des marchés.
Pour les communes de Matam, Ratoma, Dixinn et Matoto, la société est chargée de la collecte à partir des points de regroupements et l’évacuation des déchets au site final. Le balayage et nettoyage des principales voies publiques des 5 communes et le transfert des déchets des stations de collecte.
Malheureusement, tous les paramètres consignés dans le contrat, n’ont pas été respectés par la société Turque. Malgré cela, elle fait payer au gouvernement plus qu’il n’en fallait avec des rubriques jamais mentionnées dans les cahiers de charge.
Selon le contenu du contrat, en cas de retard dans l’exécution des prestations, la société est passible d’une pénalité.
De 2019 à 2023, année d’échéance du contrat, le gouvernement doit débourser pour les prestations de la société, un montant de 106.937.436.288 francs. A date, après seulement 2 ans de partenariat, l’Etat Guinéen a déjà payé plus que la totalité de ce montant. Selon les informations, la société Yesil Adamlar, doit un trop perçu de plus de 70 milliards à l’Etat Guinéen. Une situation qui aurait amené le gouvernement d’arrêter tout paiement pour le compte de la société.
Quant à la société PICCINI, chargée du traitement des déchets, elle a arrêté tous ses travaux pour non-paiement de ses factures. Cependant, les autorités guinéennes lui reproche plusieurs dysfonctionnements et le non-respect des clauses contractuelles.
Affaire à suivre…
Mamoudou Babila KEITA