Nul besoin ici d’ergoter sur le rapport qui existe entre l’essor de la Guinée et l’aménagement des réseaux routiers. Un mauvais réseau routier a un effet néfaste sur l’activité économique et les conditions de vie des populations. La Guinée, c’est le pays des rendez-vous manqués. Depuis plus de huit ans de règne, le régime Condé n’a pas encore réussi à relier deux préfectures par des routes bitumées. Il s’est illustré dans la pose des premières pierres des travaux sans jamais participer à leur réception.
1- La route Coyah-Farmorya, frontière de la Sierra Leone. Le chef de l’ETAT a posé la première pierre des travaux de cette route depuis le 24 décembre 2018. De cette date jusqu’à ce jour, aucune pioche n’a touché le sol. Un projet financé par la banque africaine de développement avec l’appui de l’Union européenne, portant sur 75 kilomètres et dont les termes de financement ont été manipulés par des cadres du gouvernement, d’où la réticence des bailleurs de fonds.
2- La route Kankan- Kissidougou : lancés par le président Alpha Condé en toute pompe le samedi 24 juin 2014, les travaux de cette route longue de 194 kilomètres, ont été confiées au groupe Burkinabé Ebomaf. (Entreprise Bonkoungou Mahamadou et fils). L’entreprise Burkinabé a nargué l’Etat Guinéen en remballant toutes ses affaires pour disparaître après avoir pris le soin d’empocher les 65 millions de dollars. Dégradée à 90%, c’est pourtant l’une des voies principales pour l’écoulement des marchandises et le transport des hommes entre la haute Guinée et la Guinée forestière. Elle risque d’être coupée dans moins de 5 mois si rien n’est fait.
3- La route Dabola -Kouroussa : C’est encore le président de la république qui a procédé à la pose de la première pierre de cette route le samedi 8 décembre 2018. Des travaux de construction et d’ouvrages de franchissement sur la nationale numéro 1 et qui se subdivisaient en différents lots. Premier lot Dabola –Cisséla, long de 68 kilomètres, deuxième lot Cissela-Kouroussa 83 kilomètres. Le financement s’élève à 1080 milliards de francs et est assuré par la Banque Islamique de Développement, pour un délai d’exécution de 30 mois. Les combines de certains cadres de l’Etat ont encore effrayé le bailleur qui fait dans la prudence.
4-La route Kankan Mandiana : le gouverneur de la région de Kankan invitait ses populations à réserver un accueil chaleureux au président Alpha Condé le samedi 21 juin 2014. Un déplacement du président lié aux travaux de la route Kankan-Mandiana. Une route internationale d’une importance capitale. Il a fallu une révolte des jeunes de Mandiana le 14 septembre dernier au cours de laquelle, l’un d’entre eux sera tué par balle pour que le président se décide à agir. Pour l’heure, c’est l’entreprise Guiter SA qui effectue les travaux sur un mécanisme de préfinancement. 50 kilomètres ont été déjà bitumés mais elle est, selon nos informations, à bout de souffle et les 80 kilomètres restants pourraient être compromis.
5-Le Tronçon Guéckedou -Kondebadou : distant de seulement 35 kilomètres mais qui est devenu un véritable piège pour les usagers de la route.
À ce tableau noir, il faut ajouter les pistes rurales et préfectorales. C’est une autre paire de manche.
Avec un tel bilan, le troisième mandat a du fil à retordre. Le monde rural, véritable grenier électoral, a dû mal à se déplacer et dort dans le noir.
(Voir vidéo sur la page Facebook).
A suivre…
Mamoudou Babila KEITA