Le Conseil des ministres s’est tenu jeudi 3 décembre 2020 par visioconférence sous la présidence effective du chef de l’État. Deux jours avant, le premier ministre chef du gouvernement, a aussi présidé la session ordinaire du conseil interministériel. Ce jour du 1er décembre, plusieurs sujets ont été débattus dont en toile de fond, les soupçons de détournement de plus de 200 milliards gnf par la ministre de l’enseignement technique, de la formation professionnelle et de l’emploi, à la personne de Zenab Dramé.
Selon des sources très proches de la primature, le chef du gouvernement bien qu’ayant démenti les informations révélées par la presse, tiendrait à voir clair dans cette affaire. A l’image du cas Paul Moussa, Inza Bayo et Cherif Haïdara, Dr Kassory ne serait plus prêt à tolérer les cas de malversations financières dont se rendrait coupable un ministre de son gouvernement ou n’importe quel commis de l’Etat.
Et pour ne pas passer sous silence cette affaire, le patron du palais de la Colomb aurait exigé de la ministre accusée, des explications surtout autour des 43 milliards de francs Guinéens qui auraient servi à l’organisation des examens de sortie dans les écoles techniques et de formation professionnelle.
Prenant la parole devant ses collègues, elle aurait, affirme notre source, comme tout autre accusé, tenté de se blanchir en jouant sur la carte victimaire. Mais les arguments avancés, disparates, vagues, redondants, touffus et verbeux, ont laissé plus d’un dubitatifs. Notre source nous apprend que la gêne et l’inconfort étaient perceptibles dans l’assemblée.
Ce qui, dans ses propos filandreux, aurait taraudé l’esprit de ses collègues, c’est quand pour sa défense, elle aurait évoqué que son département a procédé en octobre dernier, à l’organisation d’un concours d’entrée intitulé << OPTION NORMALE.>> Qu’est ce que c’est qu’une << OPTION NORMALE >> à l’enseignement technique ? Aux spécialistes du domaine de nous édifier sur ce concept nouveau qui n’existerait qu’en Guinée.
Poursuivant, toujours sur les 43 milliards, Zenab Dramé aurait déclaré avoir mis 21 milliards à la disposition du chef service examen pour le concours de sortie en « OPTION NORMALE ». Pourtant, plusieurs sources relevant du service examen de son département, affirment que c’est seulement 15 milliards qui leur ont été mis à disposition à cet effet.
Quant au reste du montant, elle aurait affirmé de surcroît avec le soutien du ministre du budget, que cette somme est soigneusement gardé pour servir à l’organisation du concours de recrutement de six mille élèves pour les Écoles Régionales des Arts et Métiers (ERAM). A ce niveau, l’on se demande laquelle des ERAMs est d’ailleurs prête à recevoir en ce mois de décembre un seul élève puisqu’il faut d’abord recruter les personnels, les former, installer les équipements et les adapter à l’électricité ? Pire que tout, cette question de recrutement de 6000 élèves n’avait jamais été à l’ordre du jour apprend-on.
A cet instant précis, il y a détournement de fonds publics car la ligne budgétaire prévue initialement a été sciemment occultée au profit d’une autre. Il y a lieu également de s’interroger : Comment un montant débloqué pour l’organisation des examens de sortie, peut servir à d’autres causes qui n’auraient jamais fait objet de mention lors du décaissement ?
Après donc son exposé qui serait paru « argileux » et boursouflé, la majorité des ministres se seraient abstenus de faire des commentaires, exception faite au ministre de la justice qui est connu pour sa ténacité et son franc-parler. Mory Doumbouya aurait conseillé à la ministre de surseoir à toute communication sur le dossier vu qu’il est désormais entre les mains de la justice.
Après un instant de silence de « désarroi », le conseil aurait choisi de passer aux sujets qui étaient inscrits à l’ordre du jour.
Affaire à suivre…
La Rédaction d’inquisiteur.net