La date du 28 septembre est l’affranchissement de la République de Guinée pour sa souveraineté. Elle commémore le »Non » historique qu’a exprimé le peuple de Guinée à travers le référendum du 28 septembre 1958. Une farouche opposition qui a permis à la Guinée de proclamer son indépendance. Depuis, cette date est célébrée à titre posthume tous les ans. Ce n’est qu’en 2009, à l’occasion de la célébration de ladite date, que l’histoire a connu un autre pan. Ce, à cause des douloureux événements qui ont lieu au stade de 28 septembre. Onze ans après, la France est indexée pour néo-colonialisme.
Le 28 septembre 2009 fût le cinquantenaire du référendum guinéen. Cette célébration s’est déroulée dans un contexte sociopolitique tendu en République de Guinée. Après la mort du Président Lansana Conté en décembre 2008, des hommes en uniforme ont capté le pouvoir pour assurer une transition de courte durée, nous apprend-t-on. N’ayant pas respecté les clauses de la transition, des Guinéens ont massivement honoré l’appel des forces vives et politiques pour réclamer le départ du régime d’alors. Conséquences, 157 morts, des viols, des pillages ainsi que des disparitions ont été enregistrés. Ce qui a donné une nouvelle facette à l’histoire du 28 septembre.
Contacté par la rédaction d’inquisiteur.net, Ismael CONDÉ, Sociologue indexe une manœuvre de la puissance coloniale pour orchestrer l’effacement mémoriel. Car dit-il, «l‘indépendance guinéenne a coûté à la France la démystification de son autorité, de son empire colonial. Donc la France s’est vengée de la Guinée en intoxiquant son peuple sur le sens de l’honneur, à le faire regretter de son indépendance», indique-t-il.
Poursuivant, il affirme que depuis le coup d’Etat militaire du 03 avril 1984, << on essaye de faire oublier aux Guinéens la date du 28 septembre 1958. Chasser en la jeunesse toute idée de personnalité, de dignité. Nous nous pensons que cela a été calculé par l’impérialisme, c’est une machination du néo-colonialisme français pour pouvoir effacer de la tête des Guinéens l’héroïsme, la gloire de la date historique du 28 septembre 1958, la vraie date.Sinon, pourquoi choisir le 28 septembre pour une manifestation ? C’était pour identifier le 28 septembre 1958 à cette date triste du 28 septembre 2009. C’est pourquoi depuis ce jour, on voit de façon évidente que tous ceux qui sont restés hargneux contre la révolution, qui a calomnié le Président Ahmed Sekou Touré, s’attachent à réduire le 28 septembre 1958 à celle du 28 septembre 2009. Pourquoi confondre le jour de sa liberté à un jour de violence. La liberté, est-elle une mauvaise chose ?», révèle Ismael Condé, Secrétaire général du parti révolutionnaire populaire africaine de Guinée (PRPAG).
S’exprimant sur la célébration du onzième anniversaire des tragiques événements du 28 septembre 2009, le sociologue appelle les dirigeants politiques :«À s’unir, à se réconcilier, mais en disant la vérité. Parce que l’on ne peut s’unir avec la vérité».
Par la même occasion il invite les victimes à pardonner car, « Le pêché est humain, le pardon est divin».
Mariam KANTE