Le mardi 19 février 2019, le ministère de l’environnement et celui de la pêche avaient entamé la démolition des constructions sur la mangrove de Kinsi Port.
Trois ans après, rien n’a changé, l’opération n’avait duré que l’instant de notre présence sur les lieux. D’ailleurs à Kinsi port, la mangrove n’est plus menacée , mais détruite, morcelée, certains commencent à remblayer, d’autres ont déjà fini la construction.
« Nous sommes inquiets parce que notre activité dépend de la pêche. S’il n’y a pas de poissons, est-ce qu’on pourra pêcher ? Il y a des choses qui donnent le poisson, le poisson ne vient pas comme cela, il doit également se reproduire, se nourrir. Si le lieu de reproduction (la mangrove) et de nutrition par excellence est détruit, ça va vraiment nous inquiéter », explique Idrissa KALLO, secrétaire chargé à l’information des pêcheurs et artisanat.
A Yimbaya faban, ce ne sont pas que les constructions qui dégradent l’environnement, il y a aussi les ordures qui dictent leur loi. Les pirogues partent rarement en mer et reviennent souvent bredouilles sinon avec des petits poissons.
« Il n’y a pas de poissons en ce moment, il y a beaucoup d’ordures. Les bâtiments en construction nous fatiguent, raison pour laquelle on ne gagne pas souvent de poissons », lance Aboubacar CAMARA, commandant à Yimbaya port.
Au port de Yimbaya, les autorités sont pointées du doigt. Derrière le palais du peuple, un hôtel vous dit peut-être quelque chose. Après avoir repoussé la mer pour construire, ils font de nouveau, un remblayage.
« Pour lutter contre ces constructions anarchiques sur la mer, il faut appliquer la loi, organiser les structures, mettre les moyens à la disposition de ces structures et faire la délimitation avec les communautés », propose Dakoma Richard GUILAVOGUN environnementalistes.
Le comble, c’est à Ignass Deen, le CHU n’est pas agrandi, en lieu et place, c’est un hôtel qui est bâti, repoussant la mer au vue et au su de tous. Pas d’espace de loisir, ni d’espace vert à Conakry, tout est utilisé par les populations avec la complicité des autorités. Voilà l’une des rares initiatives des jeunes à la Camayenne.
« Les jeunes doivent avoir où faire du sport, là où se divertir quand ils ont envie, là où se libérer», affirme Alseny TRAORE, gérant de plage.
Ce n’est pas la mer de Conakry seulement qui est menacée, celles de Boffa, Boké, Dubreka perdent du terrain avec la construction des ports minéraliers, laissant place au réchauffement climatique et la disparition de certaines îles.
Alseny BARRY