Nanfo Ismaël DIABY, prédicateur N’ko qui dirige la prière en maninka, a été arrêté dans l’après-midi de ce samedi à Kankan, en compagnie d’une dizaine de personnes. D’après les explications venant de Nabaya, une coordination wahhabite en complicité avec la ligue islamique préfectorale sont à la base de cette arrestation.
Les faits ont débuté au lendemain de la nuit du destin de 2019, alors que le prédicateur dirigeait la prière en maninka. C’est ainsi, la ligue islamique régionale de Kankan a pris la décision, interdisant à Nanfo de diriger les prières et toute sorte de prêches collective dans le Nabaya. Un an après, l’affaire refait surface hier samedi suite à une convocation verbale du préfet de Kankan.
«En effet, il y a une coordination de wahhabites à misiran dont Djiba Condé est le coordinateur. Ce sont les membres de cette coordination qui sont allés voir la ligue préfectorale pour contrer Nanfo. C’est la coordination qui est entrain de pousser la ligue à réagir. Après l’arrestation de Nanfo, nous avons entendu que ces coordinations wahhabites veulent se lever contre les piques dans les sermons de Nanfo à leur encontre», explique Siarah Boh Lancinet KONATE, joint au téléphone par la rédaction d’inquisiteur.net.
Poursuivant, notre interlocuteur témoigne que Nanfo a répondu à l’appel du préfet en compagnie d’un de ses coéquipiers. Mais pour accéder au bureau du préfet, les compagnons de Nanfo ne seront pas acceptés. Et dans la salle, Nanfo sera contraint de s’engager à ne plus prier en langue maninka.
«Arrivé, le préfet lui a demandé de signer un papier, il a demandé le contenu du papier. Le préfet lui a dit que les membres de la Ligue islamique sont venus le voir pour que Nanfo arrête de prier en maninka, que Nanfo doit signer un engagement. Ce dernier n’a pas accepté et a dit qu’il ne cessera pas de prier en maninka. Ils ont conduit Nanfo et Basabaty dans un bureau de la préfecture. Delà nous les avons vus menottés et ils les ont conduits à une gendarmerie. C’est ainsi que les réseaux sociaux ont été envahis. Les responsables des structures N’ko ont été informés», a-t-il ajouté.
Ainsi, les jeunes représentant des structures N’ko se sont mobilisés pour exiger la libération de Nanfo. Dans la foulée, les forces de l’ordre ont procédé au jet de gaz lacrymogène, puis ont arrêté neuf personnes dont une femme enceinte et une nourrice.
Aux dernières nouvelles, les conclaves sont en cours. Et d’après notre source, le préfet a opté pour un silence radio. Les jeunes quant à eux comptent envahir les rues de Kankan demain lundi si Nanfo et les neuf personnes ne sont pas libérés.
Mariam KANTE