La justice Guinéenne n’affiche pas la même diligence pour deux cas de fraudes des appels téléphoniques à l’international concernant un Guinéen et un Libanais. Le Guinéen croupit depuis le mois de juillet à la maison centrale et le libanais pris par l’ARPT pour des faits plus graves, est en liberté conditionnelle .
Les Faits
Les appels internationaux entrants, connaissent plusieurs types de fraudes dont le plus répandu en Guinée, est la fraude par les SIM BOX. Elle consiste à faire passer un appel international pour un appel local, lui permettant ainsi de se soustraire des tarifs de terminaison et des taxes en vigueur dans le pays destinataire . Cette fraude génère autant d’argent que la cocaïne sinon, bien plus.
Tous les appels internationaux émis donc de l’étranger en direction de la Guinée, sont taxés à peu près à 20 dollars US dont 13% appartiennent à la société qui émet et 7% à la Guinée. Ce marché noir des appels internationaux, rapportent donc gros et pour y prendre, il suffit de trouver en chine ou ailleurs, des Sim Box et quelques accessoires avec une connexion internet.
Le Boitier appelé Sim Box, peut contenir 150 cartes Sim qui peuvent chacune recevoir au même moment des appels et générer des ressources financières énormes. Toute la manne générée par ce moyen détourné , finie entre les poches de ces fraudeurs et de leurs complices.
S’agissant du cas du Guinéen Tayirou Sow
Au mois de juillet 2019, au moyen d’une technologie dont l’ARPT s’est dotée vers Koloma, ce jeune Guinéen a été détecté. En sa possession, il a été retrouvé un arsenal électronique, des Sim Box notamment. Tayirou Sow a été présenté au parquet et condamné par le Trinunal de Dixinn à 5 ans d’emprisonnement dont 2 avec sursis et une amende d’1 Milliards Gnf.
La loi sur les télécommunications et les technologies de l’information, la L : N°20/5/018, mentionne que les peines applicables en la matière, varient de 5 à 10 ans d’emprisonnement et les amendes de 1 milliard à 5 milliards Gnf.
Pour le cas du Libanais Ali Zakaret
Tout a débuté au mois d’octobre 2019. Ali Zakaret, Guinéo-Libanais, a été pris chez lui avec des malles de cartes de Sim que deux gaillards n’ont pas pu soulever. Les photos prises ce jour, montraient un arsenal électronique de cartes Sim, sans commune mesure avec les équipements retrouvés chez Tayirou Sow.
La logistique d’Ali Zakaret, a donné l’impression de la mise en place d’un quatrième opérateur de téléphonie mobile. Les équipements de l’ARPT ont signalé un énorme trafic sur les appels entrants à l’international dans la zone de Nongo. Arrivée près du stade Général Lansana Conté, les signaux des appareils étaient encore plus vifs et ils conduiront l’ équipe de l’ARPT au pied d’un immeuble dont les magasins en bas servaient de galerie de vente de meubles. Les agents de l’ARPT ont trouver sur les lieux Ali Zakaret qui s’est vu confronter à des interrogations.
S’étant rendu compte qu’il s’agissait de l’ARPT, il fera signe à l’un de ses employés, afin que celui-ci débranche tout l’appareillage. Ce qui sera au détours d’un jeu de va et vient qui n’a pas échappé à l’attention des agents de l’ARPT qui ont constaté brusquement l’arrêt des signaux sur l’appareil de détection de la fraude. Après moult tractations pour que ses appartements soient inspectés, Ali Zarkaret opposera son refus, une attitude qui va contraindre l’ARPT a défoncé les portes sous la supervision d’un huissier de justice et du chef de quartier de Nongo. C’est en ce moment que tout cet arsenal sera découvert (des Sim Box, des cartes de recharges et les accessoires).
Ainsi, le Libanais a été amené à la Brigade de Recherche de Kipé pour audition. Son dossier a été finalement transféré le dossier au Tribunal de Dixin.
Devant le procureur et en compagnie de son avocat, il aurait émis le souhait de négocier. Il faut signaler que la Loi sur l’ARPT tout comme le code des Douanes, admet la négociation car, ce qui importe d’abord à l’Etat, c’est de rentrer en possession de son argent. Une proche du dossier nous rapporte qu’après une petite entrevue avec son avocat, il s’est rétracté en déclarant que négocier signifie qu’il reconnaît les infractions. Le procureur a alors transmis le dossier à un juge d’instruction qui, de façon surprenante, a placé le suspect sous contrôle judiciaire en dépit de toutes les pièces réunies dans ce dossier. Pis, quelques temps après, Ali Zarkaret, a obtenu de la Présidente du Tribunal de Dixinn, la réouverture forcée de ses locaux qui avaient fermés, mis sous scellés pour des fins d’enquête.
Et figurez-vous que les dernières données de l’ARPT sur les fraudes à l’international sont en hausse. Le préjudice commis par le suspect à l’Etat, sur la base d’un calcul effectué en quelques mois d’activités est estimé à 799.344 USD.
Les yeux restent rivés vers le juge d’instruction et le Tribunal de Dixinn pour que justice soit rendue à l’Etat, à nous citoyens qui obéissons aux régissants de fonctionnement de notre pays dont les ressources proviennent notamment des taxes payées par les sociétés de téléphonie mobile.
Dans ce dossier, l’on est en droit de se demander s’il n’y a pas de complicité internes au sein des différentes sociétés de téléphonie mobile. Comment un citoyen peut à lui tout seul, détenir des milliers de cartes de Sim?
Affaire à suivre…
La Rédaction d’inquisiteur.net