Contre la modification constitutionnelle. Le Bloc libéral de docteur Laya Lansana Millimono a défini sa position ce mardi 23 avril 2019, au cours d’une conférence de presse tenue à son siège.
Accompagné de quelques cadres de son parti, le président du BL s’est d’abord attaqué aux parlementaires qui continuent de siéger après expiration de leur mandat.
<< Le BL l’a dit et le maintient, ils sont périmés ces députés qui continuent d’abuser des fonds publics pour leur intérêt personnel, au lieu de l’intérêt général >>, s’indigne Faya Millimono.
Le rapport de l’audit du fichier électoral publié, comporte en son sein, plusieurs irrégularités. Cela ne passe pas inaperçu au BL qui, au vue de la réalité des choses, n’accorde plus d’importance au fichier actuel.
<< Le fichier dont on parle aujourd’hui, est de 2015. Il a fallu attendre la fin de 2018, pour penser le réviser. C’est une stratégie savamment orchestrée par le président de la république et son gouvernement pour rester au pouvoir en 2020 >>, affirme le président du BL.
Selon lui, la volonté d’Alpha Condé de rester au pouvoir, est soutenue par les militants de la 25ème heures qui sont au tour de lui.
<< Il ne s’agit pas du RPG, il suffit de voir les promoteurs du troisième mandat et se rappeler à quel parti ils appartenaient hier, vous comprendrez que ils ne font pas honneur au RPG. Alors le plan B pour eux, c’est un glissement qui a déjà commencé malheureusement avec nos amis de l’opposition qui sont déjà tombés dans ce piège >>, ajoute le numéro 1 du Bloc Libéral.
L’autre inquiétude émise par Faya, est liée l’intégrité de la CENI à pouvoir organiser des élections transparences.
<< On ne peut pas avoir une élection transparente sans un fichier propre. Et la recommandation qui a été faite par les auditeurs, c’est de faire enrôler intégralement les nouveaux et les anciens électeurs de 2013 et 2015, tout le monde doit revenir s’enrôler comme si on revient à un nouveau recensement. C’est quelque chose qu’on doit faire une semaine, deux semaines, ou un mois pour que nous puissions avoir l’ensemble des personnes ayant eu le droit de voter >>, explique-t-il.
Mais pour faire ce travail, le Bloc Libéral doute des capacités financières de l’institution électorale pour mener à bien les différentes opérations.
<< Vous savez que la CENI qui a été incapable de mobiliser cinquante millions pour une retraite à Kindia? Donc, elle ne sera jamais en mesure de financer un nouveau recensement. Il est donc clair que le glissement est une option pour eux >>, insiste Faya Millimono.
Pour savoir si oui ou non le BL accepterait de soutenir un projet de modification constitutionnelle, le directeur adjoint de la communication du parti, répond en ces termes :
<< Nous sommes d’accord pour amender la constitution notamment sur le cas de la limitation d’âge. Donc, à part ça, nous disons non à toute modification de la constitution pour permettre au président Alpha condé d’aboutir un troisième mandat en Guinée. Le président Alpha Condé n’a plus d’avenir, il est atteint par la limite d’âge, il n’est plus l’aspiration du peuple >>, déclare Ibrahim Bemba Bah.
La gestion du conflit entre les éleveurs et les agricultures dans la préfecture de Lola, n’est pas restée en marge de cette conférence. Fatoumata Sagno, membre du BL et ressortissante de Gonota, le village où se déroulent ses violences explique la genèse du problème.
<< C’est un couple qui va au champ et qui trouve que leur champ de maïs est dévasté par les boeufs, alors l’homme dit à sa femme, qu’il va voir les éleveurs qui étaient à côté du champ, du coup, il a été égorgé comme un mouton. La femme dépassée, informe les citoyens et les autorités sous préfectorales et préfectorales, au lieu d’aider la femme, font débarquer les forces de l’ordre pour ramasser tout le monde >>, s’indigne la militante fondue en larmes.
Mamady Kansan DOUMBOUYA