Le comité inter-parti (CIP), composé des acteurs de la société et des partis politiques, était convié à une rencontre autour du fichier électoral ce samedi 28 décembre 2019. Objectif, échanger sur le report de l’affichage du fichier électoral. Le thème de cette 5ème réunion était : « Informations et échanges sur la consultation des données du fichier électoral ; le processus d’affichage et de correction des listes électorales provisoires ; l’identification, la création et l’actualisation des centres et bureaux de vote’’.
S’agissant du report de l’affichage du fichier électoral, la directrice du département fichier à la CENI, a expliqué que le motif est dû à l’engagement que la CENI elle-même s’est fixé. C’est-à-dire, la filtration du fichier électoral avec l’obtention d’un outil validé après l’enrôlement sur le terrain. La démarche consistait à détecter les présumés mineurs.« Parce que dans la base des données, nous n’avons personne qui s’est enrôlé et qui soit en deçà de 18 ans. Tout le monde a fourni des pièces qui prouvent qu’ils ont 18 ans. Mais l’outil parle sur l’analyse facial des électeurs et nous identifie les présumés mineurs selon les intervalles des âges notamment de 6 à 12 ans, de 12 à 14 ou 16 ans », a-t-elle révélé.
Au cours de cette rencontre, il a été annoncé que la CENI achèvera la filtration du fichier et procédera à l’invalidation des présumés mineurs. Puis, elle rassure de repousser la date de l’affichage du fichier, ce qui permettra d’avoir un fichier assaini et débarrassé de tout soupçon lié à l’enrôlement des mineurs sur la base des données.
Ainsi, l’institution électorale, devant les membres du CIP, a misé sur le 4 janvier 2020 pour l’affichage du fichier électoral. Et ce report n’aura aucun impact sur le chronogramme, ajoute rassure la directrice la directrice du département fichier de la CENI.
« Si vous regardez le chronogramme, nous avons au moins 52 jours dans la mise en place des commissions administratives de distribution et leurs formations. Nous allons anticiper sous cette opération pour essayer de gagner le délai que nous avons perdu, mais ça ne touche pas la date des élections. C’est de façon opérationnelle que nous allons rattraper. Mais il était important que nous fassions ce travail pour que les acteurs politiques qui sont engagés dans les élections et qui ont déjà déposé leurs listes de candidatures, partent sur la base d’un fichier fiable et crédible », explique Djénabou Touré.
A ce jour, les travaux d’exportation des données au niveau du site central se sont déroulées dans les régions administratives du pays et dans la région spéciale de Conakry. Cela a permis de monitorer l’ensemble des données qui ont été exportées via le serveur régional et les données se trouvant sur le kit.
Aussi, la CENI annonce avoir procédé au dédoublonnage de toutes les données issues du terrain. Là aussi, 5.033.518 données importées, sont dans la base de données à date. Elles concernent les nouveaux électeurs, précise-t-elle.
« Ce sont des électeurs mis à jour qui sont en train d’être désagrégés et qui prendra fin très bientôt. Les statistiques désagrégées seront disponibles », informe la CENI.
Cependant, ce chiffre ne prend pas en compte les données restantes dans les 21 kits de Ratoma, celles de l’ambassade de Guinée au Mali, en Angleterre et au Canada. Selon la directrice du département fichier à la CENI, les données dans ces pays sont en cours d’export à ce jour.
Le processus d’enrôlement a été effectué en 25 jours sur toute l’étendue du territoire. Pour la CENI, cette opération a mobilisé une abondante ressource humaine et matérielle. Bakary Mansaré, vice-président de l’institution électorale, annonce que 4000 kits ont été mobilisés ; 4000 opérateurs de saisie ; 600 superviseurs ; 76 coordinateurs et plus de 18 000 membres de CAERLE.
« La révision des listes électorales de cette année, certes en dépit des difficultés rencontrées mais gérées, a été une grande rencontre de mobilisation dans l’histoire de l’enrôlement électoral de notre pays », s’est-il réjoui.
Mariam KANTE