Les vendeurs et importateurs de produits pharmaceutiques non agréés, sont en colère. Ils dénoncent l’arrestation des conteneurs de médicaments au port de Conakry et les descentes musclées des forces de l’ordre dans leurs magasins et officines de fortunes. Ainsi, ils décident de suspendre leur activité dans toutes les villes du pays. Ce qui n’est pas sans conséquences pour les populations dont la grande majorité détestent les officines et pharmacies agréées ou professionnelles à cause de la cherté des produits.
Les vendeurs non agréés des produits pharmaceutiques communément appelés « pharmacie par terre », ont décidé ce jeudi 13, mai 2022, de fermer leur commerce à Madina le plus grand centre de négoce du pays et dans plusieurs autres marchés à travers la capitale et dans d’autres villes de l’intérieur du pays.
« Nous sommes des citoyens aussi, nous ne sommes pas d’accord avec ça. Nous payons les taxes, les patentes, nous payons aussi les dédouanements de nos médicaments. Malgré tout, les forces de l’ordre font des descentes musclés pour prendre nos médicaments. Aussi, on a plusieurs conteneurs bloqués au port. Nous n’en pouvons plus, nous sommes fatigués », fustige Elhadj Abdoulaye Sagalé DIALLO, Président du Réseau des Associations de Commerce et marchands de Guinée.
Des citoyens ne disposant pas de moyens pour payer les ordonnances dans les pharmacies agréées, semblent être agacés par cette décision de fermeture des « pharmacies par terre ».
« A propos de la fermeture des magasins de vente de médicaments, c’est anormal parce que les pharmacies professionnelles sont trop chères. Hier, ma sœur était gravement malade, les docteurs m’ont dit que l’ordonnance c’est 380.000, j’ai dit que c’était trop chère. Donc j’ai appelé un ami de promotion qui vend au marché madina. J’ai envoyé l’ordonnance sur son WhatsApp, il a calculé et m’a dit que c’est 149.000 », témoigne Boubacar DIALLO.
Mohamed N’fa SYLLA, Président de la Société civile communale de Matam que nous avons rencontré sur les lieux, dit comprendre les raisons d’interdiction des « pharmacies par terre ». Cependant, il propose une réglementation du secteur.
« On ne peut pas être contre la loi. Mais moi je chercherais toujours à plaider pour ces citoyens pour que l’Etat cherche à les organiser pour faciliter leurs activités surtout qu’ils sont très importants dans la société ».
Dans le même ordre d’idée, les vendeurs non agréés se disent disposés à employer des pharmaciens professionnels dans leurs commerces et à se doter d’un laboratoire pour filtrer les médicaments.
En attendant de trouver un terrain d’entente avec les autorités, ils demandent à tous les commerçants qui évoluent dans le domaine, d’arrêter toutes les activités liées à la vente de médicament à Conakry et à l’intérieur du pays.