Après Matoto, la commune de Ratoma a abrité ce jeudi 29 juillet 2021, la deuxième « session de dialogue avec la population sur les rumeurs autour de la pandémie de COVID-19« . L’initiative est de Search For Common Ground à travers ses cellules de veille. Ces deux séries d’activités de sensibilisation visent à mettre la population de ces deux communes à l’avant-garde des spéculations, des rumeurs sur la pandémie et les mesures de lutte édictées par les autorités sanitaires.
Ce projet de Search For Common Ground qui bénéficie de la collaboration de l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire (ANSS), est intitulé « Appui à la gestion des rumeurs, diffusion d’informations fiables et au renforcement de la cohésion sociale en Guinée dans le contexte de la réponse à la COVID-19 et Ebola ». Il est financé par l’Union européenne pour appuyer les mesures de riposte contre la maladie.
Au cours de la séance animée dans la commune de Ratoma, plusieurs rumeurs liées à la pandémie ont été répertoriées par les organisateurs. Il s’agissait principalement de savoir si les vaccins envoyés en Afrique sont différents de ceux utilisés dans le reste du monde.
« Aujourd’hui, on a principalement détaillé la question qui demande si les vaccins qu’on envoie en Afrique sont les mêmes utilisés en Europe. On a échangé autour de cette rumeur qui nous a été remontée par les cellules de veille de Ratoma. Le médecin généraliste qui était présent, a donné des explications. Heureusement que c’est quelqu’un qui est déjà impliqué dans la riposte. Il a donné assez d’informations sur les vaccins qui sont dans le pays. Les gens qui étaient dans la salle ont exprimé leur préoccupation, d’autres nous ont apporté des amendements », explique Fanta Conté, Cheffe de projet à Search For Common Ground.
Ces séries d’actions de réponses urgentes qu’apportent Search For Common Ground et ses partenaires, rentrent dans la déconstruction des rumeurs autour de Covid-19 et l’épidémie d’Ebola.
Pour le Program Associate de Search For Common Ground, cette activité vise à créer un cadre d’échange entre les acteurs clés impliqués dans le domaine de la santé afin « d’apporter des informations fiables et crédibles qui concernent les vaccins covax en particulier, et le coronavirus en général en Guinée. C’est une activité permanente qui s’étend dans le cadre de la réponse d’urgence, parce qu’on s’est rendu compte qu’il y avait tellement de rumeurs qui circulaient à propos des vaccins et le Covid-19, raison pour laquelle Search For Common Ground, intervient pour apporter des informations crédibles en amenant les éléments clés qui sont l’ANSS, le ministère de la Santé et bien évidemment toutes les cellules de veilles », explique Patrick Alexis ZE, Représentant pays de Search For Common Ground.
Prenant part à cette rencontre, Dr Mohamed Touré a trouvé très utile ces échanges avec la communauté pour qu’elle puisse accepter la campagne de vaccination qui constitue une étape incontournable de la lutte contre la pandémie.
« Vous savez que la majeure partie des Guinéens est analphabète. Nous sommes donc obligés de venir discuter avec eux, leur faire comprendre que ce n’est pas une fatalité de se faire vacciner. Aussi, de donner assez d’informations par rapport à l’usage, à la nature même des vaccins qui sont utilisés, leur faire savoir que ce ne sont pas des vaccins propres à l’africain, ils sont plutôt certifiés par des données universelles dont la référence est l’organisation mondiale de la santé (OMS). On leur a dit que c’est bel et bien possible qu’il y ait des effets secondaires après la prise des vaccins comme tout autre médicament. Mais de ne jamais faire une prise en charge chez soi, plutôt se diriger dans les structures hospitalières. Surtout, leur dire qu’être vacciné ne veut pas dire qu’on est protégé à 100%, il faut strictement respecter les gestes barrières », a exposé ce médecin généraliste du CMC de Ratoma.
Mariam KANTE