L’ouverture des classes est prévue ce lundi 16 novembre 2020 sur toute l’étendue du territoire national. Cette reprise qui intervient juste un mois après les vacances scolaires, coïncide à la fin des élections présidentielles dont l’issue reste inquiétante. Interrogés sur les préparatifs de cette rentrée, les parents d’élèves se disent confronter à la conjoncture et inquiets par la crise sociopolitique que traverse le pays.
À moins d’une semaine de la rentrée scolaire, les parents d’élèves sont pessimistes quant à cette reprise des cours qu’ils jugent subite. Pour Abdoulaye Camara est père de deux garçons et habite à cosa. Pour lui, l’environnement sociopolitique du pays ne le rassure pas. Par conséquent, il ne laissera donc pas ses enfants à se rendre à leur établissement scolaire.
«La situation ne semblent pas être apaisée entre les politiques. Hier, ils ont déclenché une recherche immédiate contre les membres de l’Ufdg et du FNDC. Vous pensez qu’il y aura l’accalmie quand les personnes recherchées seront arrêtées ? Non, il ne faut même pas songer. Ce sera encore des manifestations. Et moi je vis à cosa, donc en aucun cas je ne laisserai mes enfants franchir le seuil de la porte», nous a-t-il répondu.
Contrairement à Abdoulaye, Mouctar Sidibé est confiant, il estime que le Chef de l’Etat prendra des décisions fermes pour rétablir l’ordre. Cependant, il juge trop tôt cette reprise des cours est trop tôt. Par faute des moyens, sa fille ne sera inscrite que le mois de décembre.
«Les enfants viennent à peine d’entamer leurs vacances il y a juste un mois de cela. Et vous m’informer à l’instant que la rentrée c’est ce lundi. Ce qui veut dire que ma fille ne sera inscrite que le mois de décembre parce que je ne pourrai ne pas trouver l’avance de trois mois et les frais de fourniture d’ici la fin de la semaine. Ce qui veut dire qu’elle débutera son année scolaire le mois de décembre», a expliqué Mouctar Sow.
M’hawa Yansané et Djaka Konate pensent que les autorités éducatives devraient tenir compte de la difficulté que les parents traversent. Pour elles, le gouvernement devrait reporter la rentrée au mois de décembre. Mais qu’à cela ne tienne, elles exhortent les autorités à les accompagner en envoyant les fournitures à des prix abordables dans les écoles.
«Nous avons tous été impactés par le coronavirus. Il y a un mois on a été contraint de payer les mois non consommés. Et nous sommes encore obligés trois autres mois comme avance. Vraiment l’Etat devait mieux réfléchir et penser à nous. Mais comme il (État) a déjà décidé, il peut nous soutenir. Il peut envoyer les fournitures dans toutes les écoles et nous les revendre à bas prix».
«Vous savez quand on annonce la rentrée, les prix grimpent. Connaissant les conséquences financières qu’a engendré le covid 19, les autorités pourront nous distribuer les fournitures scolaires gratuitement. Prendre les frais d’inscriptions et de réinscription pour nous. Et ordonner les fondateurs d’école privées à réduire les mensualités pour nous», ont sollicité les deux intervenantes.
Mariam KANTE