Plus de 60 ans après la proclamation des indépendances africaines, le constat est amère. Le continent tarde à trouver son propre chemin de développement. Ça ressemble à ce coq qui a pris une boule dans la tête et qui tourne en rond sur lui-même. L’humiliation de trop est devenu le sort des africains. Hier esclave par naïveté, aujourd’hui assujetti par poltronnerie et inertie. Quel triste sort ?
Ce scénario m’amène à m’interroger même sur notre (africains) rapport avec Dieu. Sommes-nous un peuple frappé par la melediction divine ? Je ne saurai répondre à cette question. Toujours est-il que le créateur dans son acte de création a toujours maintenu l’équilibre. Par exemple, il créa le mâle et la femelle, le bien et le mal… Il en est de même des dominants et des dominés. Sommes-nous cette créature créée pour rester éternellement dominée, assujettie ? Cette question vaut tout son pesant d’or.
Dans la même logique, s’il y a des riches, c’est parce qu’il y a des pauvres aussi. C’est une relation de cause à effet. En réalité, la plus grande bêtise que commette nous africains, est de continuer à croire toujours que notre salut viendra d’ailleurs. C’est sans pour autant ignorer que ceux qui nous appauvrissent sont les mêmes qui nous brandissent des programmes d’aide économiques. L’idée en réalité est de nous maintenir dans le statuquo.
Ils n’ont nullement intérêt à ce qu’on se développe. Sinon, comment comprenez-vous que depuis les fameux programmes d’ajustement structurel des années 90, le continent va de crise en crise. L’endettement a pris son envole et la pauvreté s’est accrue et accélérée. Pourtant, ces programmes bien taillés des institutions de breton Wood (FMI, BM) sont faits pour nous « aider », disent-ils. A observer de très près, l’on se rend compte que rien ne semble être ce qu’ils prétendent. Plutôt, ce sont des instruments de domination et d’exploitation. Nous sommes à l’ère de la mondialisation et la globalisation à la pensée unique où les intérêts des plus forts (pays du nord), restent la norme de gouvernance des plus faibles (pays du Sud).
Et pourtant, nous sortions des mêmes écoles de droit, de commerce international et des relations internationales avec ceux qui nous posent des théories à géométrie variable, selon leurs intérêts. Mais il s’avère que chez nous, les plus bêtes et ignorants, ce sont ceux-là même qui ont fait de « hautes études » et non ceux qui ne savent ni lire et écrire.
A vrai dire, pour reprendre les termes de L’artiste Reggaeman Tiken: << l’Afrique va mal>>, moi je dirai à mon tour que l’Afrique va pire. Mais aujourd’hui, c’est aussi le monde qui va mal. Le contexte actuel reste marqué par la stagnation de l’économie mondiale, dû à la covid-19. Environ deux ans, la réponse des États du monde face à cette maladie semble être encore improductive, mais tout porte à croire que la tendance actuelle est bonne car le virus est en phase d’être contrôlé.
Mais l’après covid-19 constitue l’enjeu majeur pour les États en quête de positionnement stratégique. Chaque Etat affûte déjà ses armes. L’un des moindres, la France, en perte de son hégémonie tente à son tour de redorer le blason et refait surface sur le vieux continent toujours dans la prédisposition mentale d’être exploité et partagé comme un gâteau d’anniversaire.
Ainsi, il se lance dans une opération de séduction envers les peuples aux esprits endormis, sous prétexte de financer leurs économies éprouvées par la covid-19. L’humiliation de trop est que lorsqu’un seul Etat qui peut se donner le privilège de convoquer tout un continent sur sa terre pour réfléchir sur son économique, je dis qu’à la limite des choses, c’est de l’insulte à endroit de l’intelligentsia africaine. Sans honte ni respect pour leurs peuples, fièrement, les « sous-officiers français » ont répondu à l’appel du « Messie », Comme pour dire que seule la France a le monopole de la réflexion et par contre, le cerveau de tout un continent serait « malade » désormais.
Le schéma est simple, le vieux continent qu’elle (la France) croyait être sa part réservée de chasse a basculé vers la Chine, les USA, la Russie… C’est tout un prestige qu’il perd. Du côté de l’Europe, l’heure est la réconfiguration du paysage politico-économique, stratégique et même géopolitique, dû au retrait de la Grande Bretagne de l’UE. Sachant le poids économique que représentait ce pays dans l’union, la menace est imminente pour l’hexagone.
– Sinon un pays dont la population est sujette à des licenciements massifs en témoigne le mouvement des gilets jaunes ;
– Un pays dont l’endettement est à +de 120% de son PIB ;
– Un pays dont le taux de chômage est parmi les plus élevés dans l’espace UE ;
– Un pays dont l’économie ainsi que le système sanitaire a été durement et sévèrement éprouvé, calciné, désavoué par la covid-19 ;
Paradoxalement, c’est ce pays de « superman » qui invite nos chefs hiboux à un sommet que moi je qualifie de financement de notre pauvreté, pour que nous devenons davantage miséreux et nécessiteux. La véritable honte est que l’Afrique est le continent le moins touché par la pandémie, curieusement c’est ce pays profondément fouetté et même dirai-je complètement laminé par cette même pandémie, qui donne rendez-vous à l’Afrique pour le financement de son économie impactée par la Covid_19. A vrai dire, nos écoles, nos universités, nos centres de recherches et même l’argent que nous investissions dans les formations à l’étranger de nos milliers de jeunes, n’auront finalement servi à rien sinon que du gaspillage.
Dieu ! qu’avons-nous fait pour mériter ce triste sort ?
Issiaka Konaté, étudiant inscrit au programme de double Master (droit des activités minières et pétrolières /QHSE).
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Autant de fois que nous penseront que la solution aux problèmes du continent viendra d’ailleurs, autant de fois, nous allons régresser. Nul ne fera le bonheur des africains à leurs place. D’ailleurs, c’est notre malheur qui profite aux uns et aux autres qui disent nous aider.