Cinq ans après la fièvre hémorragique à virus Ebola, l’épidémie qui a ravagé plus 11 000 victimes, a refait surface ce week-end dans le sud du pays. Avec près d’une dizaine de cas suspects et morts enregistrés dans la région forestière, la nouvelle crée déjà la psychose à Conakry.
Alors que le pays sévit contre l’éradication du coronavirus, la résurgence de l’épidémie d’Ebola vient s’ajouter aux préoccupations des autorités sanitaires. Et dans les rues de la capitale, la réapparition d’Ebola est sur les lèvres de plusieurs citoyens qui se trouvent entre la tourmente et la terreur.
Interrogé par notre rédaction, Sekouba Bangoura nourri son inquiétude pour la gestion de cette nouvelle charge sanitaire que les autorités devront faire face.
«C’est avec une peur que j’ai appris la nouvelle d’Ebola la nuit dernière. Certes le pays avait géré l’épidémie de 2014 à 2016, mais pour cette fois, je m’inquiète énormément, parce que le covid séjourne toujours dans notre pays. Comment nos autorités pourront faire face à ces deux graves maladies à la fois? Puisque qu’aucune des deux n’est à négliger», a-t-il évoqué.
Par contre, Maimouna Barry qui est une marchande au marché de Matoto, se soucie d’une forte contagion à la vitesse de l’éclair si la maladie arrive à Conakry.
«En 2014 la maladie a débuté pendant les vacances et nous avons pu gérer nos enfants. Mais cette fois, elle arrive en pleine scolarité. Connaissant la rapidité de sa contagion, j’ai peur qu’elle n’arrive à Conakry, sinon ce serait de la terreur.
C’est pourquoi je prie Dieu qu’il nous préserve, que l’épidémie soit éradiquée à ses débuts et que mes concitoyens soit vite guéris», s’exprime la quarantaine pleine d’angoisse.
À peine arrivée à son lieu de commerce, Yakouba Bayo effectue une séance d’échanges et de sensibilisation auprès de ses voisines près de son atelier de soudure.
« Ebola est de retour, mais pas la peine de se stresser, évitons justes les aliments interdits par les médecins, respectons les règles hygiéniques, et rendons nous dans un centre hospitalier en cas de symptômes suspects», conseille notre répondant tout confiant. Pour ce père de famille, seule la solidarité et l’engagement des populations saura combattre l’épidémie très tôt car dit-il, «le covid bien qu’il soit dangereux est plus viable que la fièvre hémorragique à virus Ebola», a affirmé Yakouba.
Cependant, la résurgence de l’épidémie de la fièvre hémorragique à virus Ebola intervient dans un contexte où la République de Guinée affronte à la fois la fièvre jaune, la rougeole et le coronavirus. Malgré les expériences de 2016, le pays ne dispose malheureusement d’aucun vaccin contre la maladie. Ce qui risque de chuter davantage l’économie guinéenne si une solution n’est pas trouvée à temps.
Mariam KANTE