À l’image des braves femmes en milieu rural, Bintou Camara s’illustre par son courage et son abnégation à satisfaire les besoins familiaux. Malgré sa grossesse avancée, la dame se livre à l’extraction du gravier du sable. Pourtant, elle n’a ni la force ni la résistance d’un minier pour abattre ce lassant travail. Qu’à cela ne tienne, Dame Bintou, ne se laissera pas dompter par cette charge physique, puisqu’elle doit inlassablement secourir sa petite famille.
Au cours de notre séjour dans la préfecture de Forecariah, une promenade nous est venue à l’idée. Et un soir ensoleillé, nous avons été séduits de découvrir la ville. Chemin faisant, nous apercevons une dame vêtue d’un pagne et d’un tricot blanc laissant apparaître sa grossesse avancée avec ses outils d’extraction du gravier. De loin, ses coups de pelle et pioche attirent notre intention.
Sur les lieux, l’on se rend compte que Bintou Camara extrait le gravier du sable pour les revendre. Et pour cela, elle doit creuser des tas du gravier mélangé du sable. Ensuite, procéder au tamisage pour séparer les deux constituants, l’un de l’autre.
Le gravier et le sable sont les produits finis. Ils doivent être rapidement liquidés pour assurer la dépense quotidienne. Une partie de la recette est prévue pour les frais de scolarité de son garçon du nom d’Issiaga Camara, l’écolier de 8 ans atteint d’albinisme. D’où la nécessité impérieuse de le doter des crèmes antisolaires et autres produits adéquats.
«Dieu m’a donné un enfant qui ne résiste pas aux intempéries de la nature. Il souffre d’albinisme et nous qui sommes ses parents, n’avons pas de moyens, absolument rien. Le peu que je gagne ici après un dur labeur, je me demande s’il faut dépenser dans les produits de mon enfant ou de se nourrir? Tellement c’est insuffisant», explique la mère soucieuse.
Contrairement à la mère d’Issiaga, les mères des enfants atteints d’albinisme se livrent à la mendicité dans la capitale du pays. Mais la situation de la famille Camara l’impose à une telle corvée à Bintou Camara, parce que dit-elle, le père du petit Issiaga est au chômage.
«Je suis une femme enceinte et aujourd’hui mon mari n’a rien et moi non plus. Donc si je ne creuse pas le gravier, on ne mangera pas. Quand tu entends qu’une femme enceinte ne travaille pas, c’est parce qu’elle a un mari qui travaille et qui assure ses charges. Mais comme moi je n’ai rien, donc il me faut pratiquer ce travail physique qui est très dure, sinon on mourra de faim», se lamente la mère de famille épuisée s’essuyant la sueur sur le front.
Il est 17h, le petit Issiaga Camara revient de l’école. À peine arrivé, sur les lieux d’extraction de gravier, il demande à sa maman de se reposer pour prendre la relève. Avec sa motivation, Issiaga a du mal à creuser à cause de la faim.
Cependant, ce garçon doit exercer chaque soir ce travail difficile. Car, « maman et papa sont tous pauvres. C’est pourquoi dès que je quitte l’école, je viens directement aider maman», avoue le petit écolier.
Pourtant, Issiaga n’a ni cette force ni l’âge pour ce dur travail journalier qui fragilise sa santé du jour au lendemain. Après des journées sous un soleil de plomb, le petit Issiaga se plaint des douleurs de dermatose et des maux de yeux.
Que faire ? Si ce n’est de pratiquer ce laborieux travail en attendant la clémence des bonnes volontés dont espère infiniment la famille Camara.
Moussa KEITA, contacte WhatsApp 00224624173269
Bon article. Merci beaucoup pour cette découverte. Que Dieu te bénisse considérablement puisque grâce à vous, sûrement il aura un fond de commerce pour faire quelques chose moins physique que cela.