Le gouvernement guinéen a démenti les accusations de l’ONG Amnesty international, l’indexant comme chef d’orchestre des tueries des manifestations post-électorales. Comme réponse, les autorités ont blanchi la défense en se justifiant tout en soulignant l’absence de fondement des accusations de certaines ONG de défense des droits humains. Une réaction que l’OGDH ne juge pas responsable.
Au cours d’une conférence animée ce vendredi 20 novembre 2020, ces défenseurs des droits humains ont révélé les «crimes commis par les forces de défense et de sécurité», lors des manifestations qui n’ont connu aucune justice. Donc pour l’OGDH, le rôle de l’État «n’est pas de se justifier», il doit par contre «apporter des preuves pour que la justice fasse son travail. Ce que nous demandons au ministère de la Justice, qu’on recherche les auteurs des crimes commis en Guinée depuis 2009», a affirmé Me Hamidou Barry, membre de l’OGDH.
Récemment, le ministère de la sécurité a démenti le récent rapport d’Amnesty en affirmant que «l’exemple d’une balle qui a été retrouvée sur un corps et n’a pas été manifestement tirée a été introduite à l’aide d’une pince». Rejetant la thèse du ministre Damatang, Me Hamidou exige que l’affaire soit tranchée.
«Voilà ce que l’Etat doit faire! Si ce sont des citoyens qui ont introduit des balles dans les cadavres, qu’on nous dise et qu’ils soient jugés devant les juridictions guinéennes. Souvent on dit que ce sont les manifestants qui se sont entre-tués (…), alors, si c’est entre civiles et tueries, quel est le rôle de l’État, du procureur de la général et des officiers de la police judiciaire?», s’interroge-t-il.
Dénonçant l’impunité et l’injustice du régime actuel, Me Hamidou illustre le recul de l’appareil judiciaire du pays, par le dossier des massacres du janvier et février 2007introduit de mai 2012, mais qui traîne toujours devant les juridictions guinéennes.
Mariam KANTÉ