»Je ne suis pas aller à l’école pour soutenir les abroutis » disait Dr DENIS MUKWEGE, Prix Nobel de la Paix 2018. »ll n’y a pas de paix durable sans justice. Or, la justice ne se négocie pas ». Pour la force, la légalité et la légitimité de cette transition chez les Guinéens, il faut garantir l’indépendance de la justice. Sans cette indépendance de la justice, il n’ya pas d’État de droit. Le ministre Charles Wright doit comprendre que ma morale n’est pas guidée par la faute des autres.
Venons en au fait :
Le ministre Charles Wright était l’invité de l’emission Mirador de FIM FM de Guinée, le jeudi le 2 février 2023, pour parler de sa tournée embrouillamini juridico-politique à l’intérieur du pays. Au lieu de répondre aux questions des journalistes, il se donne le plaisir de s’attaquer à ma modeste personne.
À sa prise de parole, cet homme devenu ministre par accident du destin, a tenu des propos déplacés à mon endroit en disant ceci : »J’ai suivi le jeune politique qui s’appelle Billy KEITA, qui est en perte de vitesse dans une dimension irrationnelle intellectuelle, chaque fois il dit du n’importe quoi parce qu’il se trouve du côté de l’étranger. Vous savez, quand vous avez une dignité, vous devrez le dire et le faire, il doit y avoir une harmonie. On n’est plus à cette phase aujourd’hui de la refondation de l’État ou on peut se permettre de s’asseoir à l’étranger, dire des propos à l’égard des gouvernants pensant obtenir de faveur de qui que ce soit. Je dis et je répète encore une fois de plus, moi je ne suis pas celui-là qui ferme la porte de son département. Quand les gens disent qu’il y’a brouille, qui fait des brouilles ? Et pourquoi il fait des brouilles ? C’est pourquoi il faut rappeler, les guinéens pensent que ce n’est nullement les mêmes pratiques qui vont continuer, c’est à dire que si vous bloquez quelques chose… »
Dans cette intervention ci-dessus, c’est deux éléments qui m’intéresse : »le jeune politique et la dignité ».
Je lance un défi au ministre Charles Wright d’apporter la preuve de mon appappartenance à un parti politique en République de Guinée. Qu’il se renseigne, moi ma dignité est inaliénable contrairement à beaucoup d’autres.
L’homme politique et révolutionnaire Indien Matma Gandhi, disait ceci : « Dès que quelqu’un comprend qu’il est contraire à sa dignité d’homme d’obéir à des lois injustes, aucune tyrannie ne peut l’asservir« . Je suis un homme d’honneur, quelque soit le prix, je vais mêler ce combat.
*Parlons-en du bilan de sa tournée embrouillamini juridico-politique à l’intérieur du pays.*
Première étape, le ministre Charles Wright s’offre un bain de foule à Kindia, d’où il a tenu son premier discours politique.
Deuxième étape dans le ville de N’Zerekore, le ministre Wright s’exprime en ces termes : « S’il y a quelqu’un aujourd’hui qui est content du département de la Justice, c’est le capitaine Moussa Dadis Camara. Parce que tous les jours, je parlais avec lui. La grandeur d’un homme, c’est quand tu te soumets aux lois de la République. C’est ça la grandeur d’un homme. Depuis qu’il a quitté Ouagadougou (Burkina Faso), c’est moi qui ai assuré sa sécurité en tant que ministre de la Justice. C’est moi qui ai tout prévu pour lui, là où il est ».
Dans cette déclaration, le ministre Charles Wright a violé systématiquement la décision prise lors du Conseil des ministres, de ne pas se prononcer sur le cas du capitaine Moussa Dadis CAMARA.
Un autre discours à N’zérékoré/Charles Wright révèle : «j’ai été martyrisé par le professeur Alpha Condé». cet discours encore a fait révolter l’ancien parti au pouvoir, le RPG arc-en-ciel. Nous avons tous suivi la sortie fracassante de l’ancien protocole de la Présidence M. Seinkou Kaba sur les ondes de Djoma FM et de FIM FM.
A Lola, Beyla, Kissidougou et Macenta, le ministre Charles Wright au delà de la boulimie dont il fait montre,
a fait condamner un régisseur.
Cette balade dite tournée en compagnie de plus de 67 personnes, notamment ses amis qui ne sont nullement du cabinet, encore moins de son département. Les frais de séjour de cette délégation durant tout le périple ont été à la charge des magistrats des différentes juridictions visitées. À N’zerekoré par exemple, sa délégation a passé 4 nuits aux frais des magistrats du TPI de N’zerekoré.
La deuxième étape, la Haute Guinée, son premier discours à Mandiana, où le ministre Charles Wright a outre passé ses prérogatives en demandant des comptes au maire de la commune et au directeur préfectoral des mines et environnement.
A Siguiri, il a menacé publiquement le directeur préfectoral de la jeunesse qu’il sera limogé dans les prochaines semaines.
A Kankan, le ministre Wright a compromis dangereusement la transition et fragilisé le tissu social.
»Acceptez Doumbouya comme vous avez accepté Alpha condé », disait-il. Je pense que ce discours est contraire aux déclarations du CNRD. Ce sont des slogans qui naissent souvent au cours des pusths. Il rappelle l’exression »Dadis ou la mort ».
Le CNRD a été très clair, qu’ils n’ont pas besoin d’un mouvement de soutien. Un régime de transition fait ce qui lui est dévolu, il n’y a pas de problème. Il n’a guerre besoin à cet effet de soutien.
Chez le premier Imam de Kankan le ministre Charles Wright a évoqué le cas de Nanfo Diaby tout en haussant le ton contre le premier imam. Heureusement, l’interprète a été très intelligent dans sa traduction.
Là aussi, Charles Wright a outre passé encore ses prérogatives. Il n’a pas le droit de soutenir un
musulman qui a violé les lois islamiques. La religion musulmane est recommandée par DIEU avec ses principes et règles bien établis. Nous avons tous suivi les différentes réactions les oulémas de Kankan et le Grand Imam de Fayçal.
Il faut que Charles ait du respect pour la fonction de ministre. C’est la ligne du gouvernement quant à l’indépendance de la justice qui est mise en cause par le garde des sceaux lui-même soit consciemment, soit par la folie du pouvoir.
Il est donc établi qu’il est un obstacle aujourd’hui pour la réussite de la transition par le fait de se mêler des choses qui ne le regardent pas. Par ses démarches, il met le président et son premier ministre en difficulté et compromet dangereusement toutes les décisions de justice à venir après sa tournée.
Il renforce les opposants de la junte dans leur position quant à l’instrumentation de la justice.
Par ailleurs, il compromet dangereusement l’indépendance de la justice et met en difficulté le président de la Transition sur sa déclaration et son engagement sur son honneur devant le peuple de Guinée.
La littérature juridique et le discours politique sont depuis, à la tête du ministère de la justice et des droits de l’Homme. Le projet du ministre Charles Wright est connu, il a des ambitions politiques. C’est la raison de ses bains de foule partout où il est passé. Sinon les différents lieux qu’il devait visiter étaient les palais de justice, les différentes maisons d’arrêts ou des prisons et les locaux des OPJ.
Un ministre de la justice et des droits de l’homme doit être un modèle et modeste.
Avec ces nombreux dérapages, il mérite tout simplement d’être limogé pour préserver la quiétude sociale et le bonheur du bas peuple.
Billy KEITA