Conakry, le 17 novembre 2020
A Elhadj Cellou Dalein Diallo
Monsieur le Président de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG), vous avez consenti d’énormes efforts en termes de paix dans notre pays depuis votre avènement à la tête de votre parti. Vous avez évité à la Guinée des violences et des crises post-électorales qui auraient mis toute la sous-région ouest-africaine en danger. Pour vous, la Guinée est au-dessus de tous les intérêts.
Monsieur le Président de l’UFDG, c’est pour ces raisons que nous vous avons choisi et préféré aux autres candidats à l’occasion de la présidentielle du 18 octobre 2020. Certes, les résultats annoncés par la CENI et la Cour Constitutionnelle sont contradictoires à la vérité des urnes sans nul doute travestie, mais sans être fatalistes, que pouvons-nous quand la Cour Constitutionnelle a déclaré Monsieur Alpha Condé, vainqueur ?
Sans nul doute la réponse est la résistance. Mais qui connait mieux le sens de ce terme que vous ? Vous qui vous êtes dressé contre l’injustice en vigueur dans notre pays, vous qui avez résisté à la volonté affichée du Président Alpha Condé à démolir l’opposition et assassiner la liberté , vous qui avez enterré plus de 200 de vos militants et responsables en majorité des jeunes, vous qui avez fait de votre mieux à main nue pour la Guinée face aux forces de répressions?
Monsieur le Président de l’UFDG, la Nouvelle Génération Politique (NGP) vous admire pour votre combat pour la démocratie et la liberté. La crise postélectorale que nous vivons, la déchirure du tissu social doivent être redressées. La Guinée a besoin d’apaisement. Cela ne se fait pas sans compromis de la part du Président Alpha Condé et du Président du principal parti d’opposition, Monsieur Cellou Dalein Diallo. Nous vous conjurons à accepter la main tendue du Président Alpha Condé tout en énumérant une liste de choses qu’il devrait exécuter pour prouver sa bonne foi. Les prisonniers politiques doivent être libérées, les arrestations arbitraires de vos cadres doivent cesser, les bureaux de votre siège et de votre quartier général doivent être ouverts, les victimes des violences d’État devraient être indemnisées, etc., autant de choses à faire et qui seraient des préalables à un dialogue franc, direct.
Monsieur le Président, vous feriez une faute politique en refusant cette main tendue du Président Alpha Condé de l’avis de nombreux guinéens avertis et neutres , car elle vous donne l’occasion d’exiger des garanties à l’exécution des conclusions du dialogue franc et direct que vous devrez engager avec lui. Le dialogue n’est pas une faiblesse, vous le savez mieux que nous. C’est aussi la voie qui permet d’accéder à ce qui est impossible par la contestation et la rue. Nous vous y encourageons pour le plus grand bien de la Guinée afin d’éviter que le Président Alpha Condé ne songe à installer une dictature à base professionnelle dans notre pays.
Monsieur le Président l’espoir que nous plaçons en vous nous oblige de vous traduire le fond de notre pensée et nos souhaits. Veillez recevoir l’expression de nos sentiments distingués.
Oumou Kadé Soumah
La Présidente de la NGP