Le FNDC a appelé les Guinéens à s’investir dans les rues de Conakry, malgré l’interdiction des autorités administratives et politiques du pays. Réagissant à cet effet, Dr Dansa KOUROUMA se dit plus inquiété pour les manifestations en cette période d’état d’urgence sanitaire auquel le pays obéit.
La marche non autorisée du FNDC qui a lieu hier lundi a été partiellement suivi à Conakry. Cette journée a été marquée par des accrochages qui ont occasionné de nouveaux cas blessures et des arrestations. Pour le président du conseil national des organisations de la société civile (CNSOC), les contestations politiques ne sont pas favorables à la situation sanitaire actuelle.
«Nous estimons que pour des raisons de santé publique, que ça soient les manifestations organisées par la mouvance présidentielle ou celles organisées par l’opposition, toutes doivent respecter l’état d’urgence sanitaire pour éviter une propagation de la maladie. La manifestation d’hier était une manifestation non autorisée dans un contexte de covid 19, il faut savoir quel que soit les récriminations qu’on a face à l’autorité, le pays est gouverné, les autorités ont un certain nombre de droit, de responsabilité et dans la préservation de la de la quiétude sociale.
Certains peuvent penser que qu’il y a eu des manifestations dans d’autres pays, mais ces pays n’ont pas la même capacité que la Guinée par rapport à la gestion d’un problème de santé publique. Nous n’avons pas d’hôpitaux dignes de nom ici et le personnel de santé est débordé. Bref le système de santé guinéen ne peut pas permettre de jurer une contamination de masse à la covid 19. Donc il faut appliquer les mesures de préventions», a estimé Dr Dansa KOUROUMA, joint par notre rédaction.
En effet, les récentes manifestations sociopolitiques interviennent dans le cadre de la préservation des acquis démocratiques. Mais pour sauver le pays du pire, Dr Dansa opte pour des discussions au tour de la table. Pour lui, seul le dialogue peut permettre à la Guinée de tourner ce tournant dangereux en matière démocratique et du respect de droits humains.
«Le dialogue a permis à la Guinée d’aller à des élections ici où personne ne croyait que les élections allaient se tenir. Et ça permis d’auditer le fichier et les anomalies reprochées au fichier sont en correction actuellement. C’est le dialogue qui nous a permis d’obtenir ça. Je crois que la Guinée a aujourd’hui besoin de créer les conditions d’un dialogue ouvert et apaisé pour que l’ensemble des problèmes soit discuté sur place (…). Donc les manifestations politiques en Guinée, je les crains plus que covid 19, la simple raison qu’elles sont toujours soldées par la violence et les violences ont pour préjudice pour les pauvres citoyens dont la plupart sont les jeunes, et la justice de notre pays n’est toujours pas parvenue à rétablir la lumière sur ces cas de tueries pour que les responsabilités soient situées et que les auteurs soient condamnés», conseille Dansa Kourouma, président du conseil national des organisations de la société civile guinéenne.
Mariam KANTE