Au lendemain de la prise du pouvoir par le CNRD, l’une des missions que le gouvernement de la transition s’est assignée, est l’assainissement du fichier du personnel de la fonction publique. Malheureusement, cette opération a été entachée d’assez d’irrégularités. Au ministère de la sécurité par exemple, plusieurs agents de police ont retrouvé leurs noms sur la liste alors qu’ils n’avaient pas atteint la limite d’âge. Depuis, les autorités de la transition peinent à les rétablir dans leur droit. Cette situation indigne leur avocat qui a interpellé à nouveau les autorités ce mercredi sur la situation de ses clients.
Ces irrégularités constatées dans le fichier des 6.300 fonctionnaires récemment admis à la retraite, ne concerne pas que la police nationale. Dans presque tous les départements, le travail du ministère de la fonction publique a fait du tort à de nombreux fonctionnaires. Au ministère de la sécurité et de la protection civile par exemple, ils sont 537 policiers à être mis à la retraite par le décret D/2021/0082/PRG/CNRD, alors tous ne devraient y aller.
«Malheureusement il est prouvé que parmi les fonctionnaires admis au droit à la retraite, 280 ont été mis à la retraite injustement sur aucune base légale», affirme Me Frédéric Foromo Loua, l’avocat des policiers brimés dans leur droit.
Cette irrégularité étant constatée, le ministre de la sécurité a saisi le département de la fonction publique afin de corriger au plus vite la situation conformément aux dispositions légales en la matière.
«À la place de leur réintégration à la fin du mois de mars, ces agents ont vu leur salaire bloqué. Nous avons cherché à comprendre pourquoi, mais aucune explication fiable ne nous a été donnée. Nous avons été obligé de saisir le ministre de la sécurité par une correspondance avec ampliation au premier ministre et à la présidence», précise Maitre Foromo Loua.
Ainsi, un courrier a été adressé au patron du ministère de la sécurité avec ampliation la primature, la présidence et le ministère de la fonction publique. Malheureusement jusque-là, la boussole de la transition peine à tourner en leur faveur.
«C’est pourquoi nous sommes là aujourd’hui demander aux autorités au plus haut niveau, de faire tout ce qui est de leur possibilité pour corriger cette injustice, pour que justement ces fonctionnaires de police soient rétablis le plus rapidement possible dans leur droit», s’indigne l’avocat.
Déjà, l’effet de cette retraite anticipée, a occasionné la mort de deux officier de la police. Il s’agit notamment du colonel Kanfi Traoré et le commandant Fatoumata Lamarana Bah.
Affaire à suivre.
Mamoudou Babila KEITA