Le Tribunal de première instance de Kaloum a abrité l’ouverture des audiences criminelles ce mercredi 03 juin 2020. Cette audience exceptionnelle, intervient après la décision du ministre de la justice, suspendant toutes les audiences dans les tribunaux du pays à cause de la pandémie du coronavirus.
D’après le procureur de la République près du tribunal de première instance de Kaloum, les 52 dossiers introduits sont incriminés pour des faits de meurtre, de viol, etc, dont les accusés sont détenus à la maison centrale depuis deux ans au moins. D’où la tenue de ces audiences exceptionnelles en cette période de Coronavirus.
«Nous avons 52 dossiers en lice et près de 71 concitoyens accusés des faits graves comme l’assassinat, le viol et autres… il faut qu’à moins de 30 jours que ces faits soient purgés et jugés. C’est pour désengorger peu la maison centrale et permettre aux gens de se dire que la justice au moins a été établie.
Aucun accusé ne sera jugé à tort. Tous ceux qui vont être déclarés coupables des faits qui les sont reprochés auront la peine qu’il faut. Et ceux-là aussi qui ne seront pas déclarés coupables, vont rejoindre leurs familles. Ce qui est important, c’est du faite que c’est une procédure d’urgence. C’est vrai qu’il y a le COVI-19, mais nous avons pris toutes les dispositions pour éviter qu’il ait entorse par rapport à ces instructions sanitaires», rassure Alpha Sény Camara.
Présidant la séance d’ouverture de ces audiences, le ministre de la Justice, garde des Sceaux explique l’ouverture de ces procès par la nécessité urgente de désengorger la maison centrale.
«Cette audience qui se tient aujourd’hui peut être arrangée dans cette catégorie d’urgence. Le procureur vous a dit tout à l‘heure, il y a des gens qui sont en détention depuis 3 ans au moins sans être jugés. Ce qui est une violation de leurs droits fondamentaux, et c’est à ce titre que nous avons avec l’appui des partenaires tenu à ce que les audiences-là se tiennent en respectant les règles de la situation sanitaire ».
Mariam KANTE
Vous vous permettez d’incarcerer des prévenus pendant deux ans sans jugement et aujourd’hui vous nous parliez de procédure d’urgence. La justice guinéenne a du chemin à parcourir.