Depuis deux jours, les populations du district de Sembakounya dans la préfecture de Dabola, font l’objet d’une « séquestration » émanant du préfet de la localité, apprend-on d’une source locale. D’après les informations qui nous ont été rapportées, les habitants de ce village relevant de la sous-préfecture de M’dema, ont été attaquées ce vendredi 20 novembre à la mosquée lors de la grande prière collective à cause de leur opposition à une décision des autorités locales. Conséquences, trois blessés et plusieurs arrêstations.
A en croire aux propos de notre source dans la localité, cet événement malheureux tire son origine dans un différend opposant l’administration territoriale de Dabola et les habitants de la contrée. Depuis dix mois, nous précise-t-on, cette communauté rurale de Sembakounya, exigent le départ du président du district imposé par le préfet et le sous-préfet.
Dans les revendications, les habitants ont avisé les autorités administratives de la localité. Puis, ont interpellé le Chef de l’Etat mais sans aucune réponse jusque-là.
Soudainement, l’affaire a refait surface au début du mois en cours.
Lisez les détails de notre interlocuteur!
«Nous ne savons pas quelle est l’intention de notre préfet. La personne qu’on nous a imposée comme président du district, n’est pas une bonne personne. Il n’a pas une bonne attitude dans la contrée. Donc les citoyens ont exigé son départ auprès du préfet il y a de cela dix (10) mois.
Le lundi 09 novembre 2020, ils ont arrêté deux jeunes et les ont emprisonnés afin d’intimider les habitants. C’est le président du district lui-même qui a procédé à l’arrestation de ces jeunes en les citant auprès du préfet. Quand ils ont été arrêtés, la jeunesse a voulu répliquer mais nous les avons fait savoir que c’est une provocation, donc de ne pas réagir. Finalement, on a exigé leur libération. C’est ainsi que le président du district a appelé le préfet et lui a dit que les habitants sont allés détruire sa concession, puis ont blessé et tué des membres de sa famille.
Le mardi, le préfet a déployé une délégation, j’étais aussi au ministère de l’administration du territoire ce jour. Ils nous ont dit que nos hommes ont tué et blessé des membres de la famille du président du district. Nous avons dit que c’est faux. Nous avons fait savoir aux autorités qu’une équipe est allée enquêter. Mais elle a constaté que rien n’a été dérangé. Tout était intact. Le président a une case derrière sa concession. Il est allé chercher des jeunes pour y mettre du feu et dire que c’est nos membres.
Cette mission a été conduite par le secrétaire général chargé des collectivités de Dabola. Au retour de cette mission, les hommes du préfet ont dit au président de la jeunesse de venir. A son arrivée, les gendarmes l’ont enlevé. Et depuis lors, il (président du district) continue d’arrêter les gens en complicité avec le préfet.
Hier matin, il (président du district ndlr), disait qu’il va emprisonner tous les habitants. Il est allé trouver les gens à la prière et a entouré la mosquée de deux pick-up de la police en compagnie de son fils dans l’intention d’arrêter les gens que son fils indexera, une fois qu’ils sortiront. C’est dans cette chasse à l’homme qu’ils ont tiré à balle réelle. À l’heure où je vous parle, trois personnes sont hospitalisées suite aux violences des hommes en uniforme. Le préfet a ordonné l’arrestation des personnes qui ont conduit les victimes dans les hôpitaux», explique le sieur Kouyaté, président du bureau provisoire des ressortissants de Dabola.
La rédaction