Le ministre Wright, a déclaré mardi 24 Janvier 2023 à N’zérékoré, à l’occasion de sa tournée embrouillamini juridico-politique, que l’ancien Président Alpha Condé a exercé la pression sur lui pour dit-il, violer son serment de magistrat.
« En tant que juge, j’ai été martyrisé par le professeur Alpha Condé pour me dire de violer mon serment, j’ai refusé. Mon épouse a perdu sa grossesse de cinq mois parce que j’ai dit le droit. J’ai laissé ma maison pour dormir dehors pour des raisons de sécurité. »
Il faut que le sacré ministre Charles Wright prenne les guinéens au sérieux. Dans un passe récent, il a violé son serment de magistrat plus de trois fois alors qu’Alpha Condé n’était au pouvoir.
-Premièrement, conformément à l’article 13 de la L/054/CNT/2013 de la loi organique portant Statut des Magistrats, « Avant d’entrer en fonction, les magistrats prêtent serment par les termes ci-après:
« Je jure, de bien et loyalement remplir mes fonctions de magistrat, de les exercer en toute impartialité dans le respect de la Constitution et des lois de la République, de garder scrupuleusement le secret des délibérations et des votes, de ne prendre aucune position publique, de ne donner aucune consultation à titre privé sur les questions relevant de la compétence des juridictions et d’observer en tout la réserve, l’honneur et la dignité et de me comporter en tout comme un digne et loyal magistrat ».
Les Guinéens sont témoins des faits, après sa décision dans l’affaire Oumar SYLLA, alias Foniké menguè, le juge Charles Wright n’a pas manquer de justifier sa décision dans les médias après avoir fait diffuser frauduleusement un enregistrement audio de l’ancien procureur de la République du TPI de Dixinn.
Secondo, l’article 19 du même statut des magistrats, stipule : » La promotion des magistrats doit être fondée sur des facteurs objectifs, en particulier sur les qualifications professionnelles, la compétence, l’intégrité et l’expérience ». Le ministre Charles Wright a systématiquement violé cette disposition car, lui-même n’avait ni la qualité, ni la compétence pour être le procureur général près la Cour d’Appel de Conakry.
Troisièmement, le chapitre III de cette loi organique qui porte sur les incompatibilités, dispose en son article 25 que : « La qualité de magistrat est incompatible avec toute activité publique ou privée ou tout mandat électif.
Cependant, les magistrats peuvent, sans autorisation préalable, enseigner ou se livrer à des travaux scientifiques, littéraires et artistiques ou toutes autres activités qui ne porteraient pas atteinte à leur dignité et à leur indépendance. Il leur est interdit de traiter, dans les organes de presse et de médias, des sujets autres que ceux d’ordre professionnel ou ceux visés à l’alinéa précédent.
Les dispositions des alinéas l et 3 ci-dessus ne sont pas applicables aux magistrats en position de détachement ou remplissant d’autres fonctions que judiciaires ».
Pourtant, après les événements du 05 Septembre 2021, à quand il était président du TPI de Dubreka, il pris la parole à la Radio Espace pour justifier sa décision de relaxer Oumar SYLLA, alias Fonike Mengue. Cela constitue une violation flagrante du chapitre 3 et l’article 25 de la loi L/054/CNT/2013, portant Statut des Magistrats.
Dans le même dossier, l’enregistrement d’un citoyen à son insu, constitue une infraction dès lors que la publication est faite, reçue ou perçue en République de Guinée. Combinaison des dispositions des articles : 359 et 360 du Code pénal guinéen.
» En cas de publication, les poursuites sont exercées conformément aux dispositions légales en vigueur relatives à la liberté de la presse, de la radio, de la télévision et de la communication.
Aucun enregistrement portant atteinte à la vie privée d’une personne ne mérite d’être publié sur les réseaux sociaux ou dans les médias si cela ne concerne nullement l’intérêt public.
Enregistrer une conversation sans le consentement de la personne concernée, porte atteinte à la vie privée et/ou au droit de la personne.
Toute personne peut enregistrer ses conversations avec son interlocuteur et les rendre public à condition que celui-ci donne son consentement « .
Sous le régime du président Alpha condé, le juge Charles Wright, a libéré Foniké menguè pour des infractions non constituées. Il avait estimé que l’arrestation de Foniké menguè est illégale et contraire à la loi. Aujourd’hui, ministre de la justice sous la transition, le gouvernement auquel il appartient, a mis aux arrêts le même foniké menguè pour les mêmes faits. Pire, foniké a été kidnappé chez lui dans les environs de 01h 30 minutes. Il a fallu du temps pour démontrer à la face du monde le vrai visage monstrueux du pseudo juge qui se dit correct et sincère.
Le ministre Charles Wright n’est pas un modèle à suivre dans la magistrature Guinéenne.
Le temps est le meilleur juge.
Billy Nankouman KEITA, juriste.