Longtemps vécu dans le noir, les citoyens de Kankan notamment ceux du quartier Bordeaux se sont mobilisés dans les rues comme un seul homme depuis la nuit de ce samedi 17 décembre 2022 pour exprimer leur colère noire, contre la mauvaise déserte de courant électrique.
Toutes les rues du quartier barricadé, deux pick-ups de l’EDG saisis, des tirs à balles réelles, des jets de pierres et de gaz lacrymogènes, bras de fer entre manifestants et force de l’ordre faisant deux blessés, sont entre autres les réalités qui ont caractérisées la journée ce samedi dans le Nabaya.
Des jeunes déterminés plus que jamais, ont pris le contrôle de toutes les rues qui mènent au quartier Bordeaux où le délestage électrique se fait sentir dans cette ville considérée comme la deuxième capitale du pays. Avec pour slogans « EDG zéro », ces jeunes manifestants regroupés dans tous les ronds-points stratégiques où ils ont érigés des barricades ont empêché les citoyens de circuler librement. Dans la foulée, une dame s’est exprime sous couvert d’anonymat, et ne cache pas sa colère.
« Ici, au quartier Bordeaux, on souffre énormément. Ils mettent le courant en marche juste pour 2 minutes et après, ils coupent. Nous en avons marre maintenant. »
Ils étaient près d’un millier de jeunes à répondre à cette manifestation organisée par des jeunes leaders du quartier Bordeaux.
Face à la mobilisation croissante des grognardes, le maire de la commune urbaine Mory Kolofon Diakité accompagné de son équipe s’est rendu sur le terrain pour tenter de les convaincre en ces termes:
« Acceptez de m’écouter. Je suis plus en colère que vous. Car je n’aime pas voir ma population dans cette situation. Cessez cette manifestation, choisissez dix leaders parmi vous qui vont venir avec moi au bureau pour qu’on en discute.»
Après plus d’une heure de négociations, le maire n’a finalement pas réussi à convaincre ces jeunes qui disent ne pas vouloir quitter dans les rues sans avoir obtenu gain de cause.
Suite à ce compromis qui a voué à l’échec, les forces de l’ordre ont tenté de les disperser, mais en vain. Deux blessés en ont suivi, dont par balles réelles, selon les témoignages.
Jusqu’au moment où nous quittions les lieux à 13h, le bras de fer était tendu entre les forces de l’ordre et ces manifestants qui disent avoir saisi deux pick-ups de l’EDG.
De Kankan, Sekou Bourgeois CAMARA pour inquisiteur.net