La grande fête musulmane sera officiellement célébrée ce samedi, 09 juillet 2022. À moins de vingt-quatre heures, la capitale Conakry affiche un engouement très morose. Les ateliers de couture et de coiffures sont peu fréquentés.
Cette année, la tabaski risque se dérouler dans la moindre modestie. Malgré la réduction des prix du bétail, beaucoup de citoyens sont frappés par la conjoncture.
Les ateliers de couture et coiffure qui enregistraient le public à grande pompe autrefois, se désemplit cette année. La clientèle n’y est presque pas.
« L’an dernier, on passait dix nuits dans l’atelier pour coudre les habits. Mais cette année, je n’ai même pas eu le quart de mes recettes habituelles. Il n’y a que les commandes des enfants qui sont cousues. On a un peu gagné la fête de Ramadan », déclare Maimouna Sow, maîtresse.
Dans les coins de beauté, la plupart des clients ont rejoint leur village. Il y a deux semaines, Aminata a constaté une hausse de sa clientèle. Mais depuis, très peu de clientes sillonnent son salon.
« Conakry se vide pendant la fête de tabaski. Les deux dernières semaines, j’ai eu beaucoup de clientes qui sont venues avec leurs enfants. Mais c’était pour se coiffer et se rendre à l’intérieur. Mais depuis le lundi, je n’ai pas coiffé 10 personnes d’abord et cela est dû à la conjoncture financière », déclare Sona Kourouma.
Contrairement à l’année dernière, la circulation est encore fluide dans les rues de Conakry. Malgré les longs embouteillages sur les itinéraires de l’intérieur du pays, plusieurs citoyens n’ont pas pu rallier leur village à cause des difficultés financières.
« J’ai voulu fêter auprès des parents puisque j’ai fait cinq ans d’absence, mais les moyens m’ont manqué. Depuis l’arrivée du nouveau régime, les activités ne sont plus renumeratrices. Et mon revenu a chuté », se lamente Lamine.
Mariam KANTE