Les premiers résultats des examens nationaux ont été livrés ce mardi, 28 juin 2022. 17,22%, est le taux d’admission à l’examen d’entrée en 7ème. Ce pourcentage vient carrément en deçà du taux de la session précédente qui était à 61,20%. Pour les acteurs éducatifs, cette chute vertigineuse remet en cause les énormes réformes engagées par les nouvelles autorités.
Sur les 265 569 candidats inscrits, seuls 44 249 sont admis à l’examen du certificat de fin d’études élémentaire (CEE), soit un taux d’admission de 17,62%. Pour le responsable de l’Association Scolaire et Estudiantine de Guinée ( ASEG), cette régression reflète le niveau du département.
« J’ai le sentiment que les choses ne progressent pas, qu’il n’y a pas de véritable politique de l’éducation permettant de garantir la réussite scolaire. Si nous devons comparer les résultats de la session 2021 avec un taux de 61,20%, et cette année 17,22%, vous verrez que la chute est vraiment vertigineuse, c’est une faute imputable à l’ensemble des acteurs de l’école y compris le MENA», regrette Kabinet Keita.
Pour cet acteur de l’éducation, les statistiques de cette année remettent en cause le désintérêt du ministère de l’enseignement pré-universitaire et de l’alphabétisation (MEPU-A) dans l’exécution du contenu des programmes.
« Le problème est vraiment complexe, en réalité, le ministère de l’enseignement ne fait pas de sa priorité l’amélioration des résultats scolaires. Même à part les examens, on devrait avoir une politique d’amélioration de niveau des élèves à partir des salles de classe. On sait que les enseignants sont statistiques, ils n’avancent pas à niveau et les élèves ne font que la photocopie de ce qu’ils reçoivent en classe. Le taux d’assimilation des cours est très bas. Surtout que ces dix dernières années, l’examen d’entrée en 7ème année avait la réputation de succès. Mais pourquoi brusquement cette année, on part de 61% à 17%? Ça veut dire qu’il n’y a vraiment pas eu de travail sérieux au cours de l’année scolaire pourtant il n’y a pas eu de perturbation de quelque nature que ce soit.
L’objectif d’un examen n’est pas de faire échouer la majorité, mais c’est de composer des sujets convenables au niveau des enfants. Maintenant, ceux qui ont le niveau peuvent gagner. Mais les sujets que nous avons vus ont été composés en de termes plus élevés que le niveau des élèves, ceci aussi peut expliquer la chute que nous avons constaté. Cet échec ne peut être en aucun cas une fierté pour le ministère, pour les parents et moins pour la Guinée. Le ministre lui-même doit se remettre en question pour dire et lui, et ses enseignants ont échoué à la suite de cet échec », révèle-t-il.
La session 2022 est par ailleurs la toute première évaluation des nouveaux acteurs éducatifs du CNRD. Pour honorer les engagements, Kabinet invite le ministre de l’éducation à promouvoir l’amélioration de la qualité de l’enseignement.
« Il faut que les inspections pédagogiques rendent compte régulièrement du niveau de compréhension des élèves. Ce qui pourrait permettre au ministère de prendre en compte les assimilations, parce que nous sommes dans un système, au lieu d’encourager les élèves en classe supérieure avec un niveau appréciable. Beaucoup ont échoué aujourd’hui, peut-être qu’ils pouvaient passer s’ils avaient des sujets composés selon leur compréhension. Il faut vraiment des réformes audacieuses qui peuvent impacter le niveau des élèves et le ministère doit en faire une priorité à travers une politique nationale de l’éducation », suggère notre répondant.
Mariam KANTÉ