Depuis l’annonce du port obligatoire des masques dans la circulation pour limiter la propagation du Coronavirus, la police Guinéenne fait montre d’une efficacité extraordinaire, voir même débordante dans la mise en application de cette décision Présidentielle. Ce dévouement des agents de la police, est motivé par la collecte des 30.000 gnf d’amende imposée à toute personne qui ne respecterait pas la mesure. Ce qui est aujourd’hui, devenu « une bonne affaire » pour les unités de police de Conakry et de l’intérieur du pays, puisque le prélèvement de ces amendes se fait sans reçu, ni facture et sans aucune explication sur la destination des montants collectés.
« C’est de l’arnaque maintenant. C’est un abus de trop qu’il faut arrêter. »
Pour les 30.000 gnf, la police Guinéenne ne pense plus à l’esprit de la mesure et aux limites indiquées, mais à l’argent. Dans plusieurs endroits à Conakry et dans les villes de l’intérieur, des citoyens dénoncent des abus des agents de police dans l’application de la décision. Ils sont nombreux à déclarer avoir été appréhendés sans masque dans leurs concessions aux abords des routes, assis dans leurs boutiques et magasins, dans les véhicules personnels et de transports, dans les marchés, et même dans les quartiers, amenés énergiquement à payer les 30.000 gnf.
« S’ils n’arrêtent pas, les gens vont se révolter. »
Selon nos informations, même les communautés rurales ne font pas épargnées par ces agissements pécuniaires de la police. En haute Guinée et en forêt, plusieurs marchés hebdomadaires ont reçu la visite des policiers pour la même cause. Ceux n’ayant pas obtempéré au paiement de l’amende, sont pour la plupart transportés dans les commissariats par endroit à plusieurs dizaines de Km de leurs provenances, alors que d’autres, autrement dit, des pères et mères de familles se font fouetter à longueur des journées avant d’être obligés de payer les 30.000 gnf.
Face à cette situation, l’État doit repenser la mesure pour éviter des révoltes à l’image de celles de Coyah, Dubreka et Kamsar, contre les mesures prises pour limiter la propagation du COVID-19 en Guinée.
La rédaction