Depuis quelques semaines, votre média électronique d’investigation inquisiteur.net, fait des révélations sur la gestion des pensions à la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale des Agents de l’Etat. Malgré la teneur du « désastre financier » auquel se livre les cadres de cette institution et certains du ministère du budget et de l’économie et des finances, aucune démarche d’information, ni de réaction répréhensible ne s’est fait sentir venant des autorités. Source d’indignation profonde au sein de l’opinion publique qui s’interroge sur la volonté réelle de la junte, notamment de la CRIEF de combattre les malversations financières.
En Guinée, la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale des Agents de l’Etat (CNPSAE), est l’institution chargée de la gestion des pensions des retraités de la fonction publique. Chaque mois, près de 15 millions d’euros sortent des caisses de l’Etat à cet effet. Malheureusement, cette saignée financière profite en grande partie à des commis de l’Etat qu’aux ayant droits qui sont les retraités de la fonction publique.
Les séries d’articles que nous continuons de produire sur les dessous de ce « détournement d’Etat » et sur les présumés acteurs qui entretiennent la magouille, provoquent des grincements de dents dans toutes les sphères de la vie publique nationale. Il a fallu attendre cette semaine pour voir la première réaction officielle des autorités.
Dans un courrier marqué du sceau « URGENT » dont nous détenons copie, le Secrétaire Exécutif de la Cellule Technique du Suivi des Programmes et de la Réforme des Finances Publiques, invite les services concernés par la gestion des pensions à une séance de travail sur le projet d’instruction relatives aux pièces justificatives des dépenses de pension. Cette rencontre dite urgente est prévue pour ce mercredi 29 juin 2022.
Les cadres invités sont le conseiller chargé des finances publiques ; les directeurs généraux du trésor et du budget ; la directrice de la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale ; le directeur national du contrôle financier et les conseillers résidents du FMI.
La réunion va porter sur l’examen et la validation technique du projet d’instruction relative aux pièces justificatives des dépenses de pension de l’Etat. Ce qui, désormais, pourrait être considéré comme un signe annonciateur de l’instauration d’une mesure de contrôle dans la gestion des pensions. Est-ce suffisant pour arrêter la « grande hémorragie » financière à la CNPSAE ?
Nous pensons qu’il faut bien plus encore pour sauver le pays de ce système mafieux dont les acteurs continuent de faire la pluie et le beau temps dans la gestion de l’argent public au sein de la même institution.
En attendant, les regards sont rivés vers la Cour de Répression des Infractions Economiques et Financières (CRIEF), si toutefois elle est une véritable institution judiciaire de répression des crimes économiques et financières qui travaille en toute indépendance et sans aucune dose politique dans ses démarches.
Affaire à suivre…
Mamoudou Babila KEITA
Le premier ennemi de notre pays c’est l’État lui-même. Du courage, mon frère.