C’est un grand chantier de développement qui s’ouvre pour le CNRD. C’est du moins ce que ressort de la mission du gouvernement à l’intérieur du pays. D’après le porte-parole du gouvernement, l’immersion des nouvelles autorités à l’intérieur du pays a su révéler le paradoxe entre les pensées et les réalités vécues.
Du déficit du personnel à l’inexistence des infrastructures et de la présence de l’Etat dans le pays, Ousmane Gaoual dresse un bilan de réalités brûlantes. Déballant le compte-rendu de la mission du gouvernement, ce lundi 20 juin, le ministre de l’Habitat décrit des réalités presque incroyables.
«La réalité est très brutale. Quand vous allez dans les préfectures où on a décrété que telle localité est une préfecture, où il n’y a jamais eu un semblant de route nationale pour aller là-bas. Les préfets dorment sur la natte, parce qu’il n’y a pas de maison pour habiter le préfet. Les fonctionnaires quand ils existent, personne ne peut vous dire depuis combien d’années elle n’a pas fait d’actualisation de compétences», dénonce-t-il.
Parlant de son ministère, Ousmane déclare que 70% des cadres affectés à l’intérieur du pays séjourne à Conakry. Ceux demeurant servent avec des compétences obsolètes.
«Il y a huit (08) préfectures où il n’y a aucun cadre de l’Etat. Je suis là assis, je vois les statistiques, j’ai 1334 comme nombre du personnel dans mes structures décentralisées, je vois qu’il n’y a aucune sous-préfecture où il y a un responsable de l’Etat. Et tu te rends compte que 70% de l’effectif est à Conakry tandis qu’ils sont affectés à l’intérieur du pays. Quand on voit le type de personnel, en termes de formation, en termes de nombre d’infrastructures. Je ne pouvais pas imaginer que je pouvais trouver 34 personnes dans un petit cachot qui sert de bureau, où il n’y a ni imprimante, ni électricité et on est en train de dire modernisation et digitalisation. Moi j’ai conclu que l’Etat guinéen se limite au Km 36. Vous sortez de Conakry, il n’y a aucun qui a accès à l’information. Vous commencez à Kindia ici, personne n’a accès», ajoute Ousmane Gaoual Diallo dans les GG.
«On va continuer le projet, ça ne sert à rien de l’interrompre puisque ça ne sert à rien de l’interrompre, il faut seulement introduire une négociation avec un avenant qui va tenir compte des contraintes dans les mécanismes. Le travail peut se faire, on peut demander une meilleure amélioration des contrats existants en termes de garantie et de qualité. Mais le travail doit continuer parce que toute la route est détruite. Il faut tenir compte des observations issues du suivi actuel».
Pour pallier ces réalités désolantes, le CNRD s’arme d’un plan maréchal opérationnel à court et moyen terme. «Il faut repenser localement les besoins du développement. Il y’a des projets d’infrastructures routières qui sont prévus, il y a la construction des logements administratifs dans les préfectures, des projets de réhabilitation de l’administration avec la construction de nouvelles préfectures, des commissariats de polices, des palais de justice, il y a tout ça prévus dans beaucoup d’endroits», a égrainé Ousmane Gaoual.
Mariam KANTE