Ce jeudi 2 juin 2022, le ministre porte-parole du gouvernement, a accordé un point de presse aux journalistes de la ville de Kankan. Au centre du débat, l’augmentation du prix du carburant à la pompe.
Le Ministre Ousmane Gaoual DIALLO pendant sa prise de parole à justifié cette augmentation du prix du carburant à la pompe en ces termes :
<< nous avons vécu deux années de crise sanitaire mondiale qui a affecté de façon assez visible les économies mondiales et avec son corollaire sur l’augmentation du coût et la baisse de la production mondiale, qu’il s’agisse de denrées, de production de produits de première consommation donc tous ces produits ont connu une augmentation assez importante du coût aussi bien à la production, à la vente qu’au transport. Et puis la crise russo-ukrainienne est venue aggraver une situation qui était déjà très tendue avec son corollaire sur les transports maritimes et sur l’approvisionnement en hydrocarbures. Donc c’est une conjugaison d’actions, de difficultés, de crises qui ont entraîné l’appréciation assez considérable des produits sur le marché mondial. Le pétrole par exemple a pris presque 33% depuis l’éclatement de la crise ukrainienne.
Quand on est arrivé, on a essayé de contenir ces augmentations des prix, d’abord en ciblant un certain nombre de prix de produits sur lesquels on a agi, en abaissant les taxes, en renonçant à des taxes douanières, en subventionnant certains produits, c’est ce qui a permis par exemple au pain de se maintenir au prix auquel il est vendu aujourd’hui. Et puis sur les hydrocarbures on a renoncé à toutes les taxes, il faut savoir que sur chaque litre prélevait en terme de taxe et d’impôts presque 2.000 GNF sur chaque litre. Aujourd’hui, c’est 0 GNF qu’on prélève là-dessus, donc on a renoncé à cette taxe. Il y a un prélèvement qui est fait sur les produits pétroliers pour le fond d’entretien routier et ce fond-là aussi a été délesté de 250 GNF par litre, l’Etat a accepté de renoncer à ça. Ça veut dire qu’aujourd’hui tous ces produits sont quasiment à 0 GNF la taxe pour les caisses de l’Etat.
Mais malheureusement, l’appréciation sur le marché mondial, l’explosion des coûts de transport, c’est des paramètres qu’on ne maîtrise pas beaucoup.
Quand on voit des pays qui disposent des raffineries comme la Côte d’Ivoire et le Sénégal, qui produisent aussi du pétrole, mais ces pays n’ont pas été à l’abri d’une augmentation des coûts même s’il faut noter que leurs coûts sont un peu plus faibles que les nôtres, le Liberia a fait trois augmentations en l’espace d’un mois, la Sierra-Léone et le Mali, on n’en parle pas. Il y a beaucoup de pays aujourd’hui y compris les pays développés qui réajustent leur prix à la hausse et donc la Guinée ne pouvait pas rester en marge et maintenir des prix, parce que la conséquence sur nos économies commençait à être insupportables donc il y a eu cette augmentation de 20%.
On va donner des prix indicatifs en accord avec les corporations sectorielles pour que les augmentations qui vont intervenir soient des choses supportables. C’est toujours délicat lorsqu’il y a augmentation des prix notamment des hydrocarbures, c’est parce que l’État n’a pas les économies pour soutenir les subventions, mais si ça se répercute sur le panier de la ménagère, la conséquence serait de demander à l’Etat d’augmenter les salaires, mais si l’Etat avait de l’argent, il n’augmenterait pas les prix des hydrocarbures.
C’est un effort national qu’on demande aux concitoyens, accepter ces augmentations conjoncturelles pour faire face à la crise où on prend le risque de voir une disparition du produit sur notre marché, parce que malheureusement on ne produit pas ces hydrocarbures, on les importe, si on ne peut pas les acheter au coût où ils sont vendus l’Etat ne pourra pas les importer ici et ceux qui nous livrent les produits, ils ne font pas de crédit.
Ça nous coûtait à peu près 35 à 40 millions de dollars chaque mois de perte pour le trésor public que l’Etat sortait dans ses caisses pour donner à l’importateur pour couvrir les subventions pour que les Guinéens puissent acheter, mais c’est quelque chose qui commence à être extrêmement lourd quand on sait tous les défis qui attendent notre pays, il était important de se concentrer sur ce travail et de demander aux Guinéens de faire cet effort-là.
J’espère que c’est un effort de courte durée parce qu‘il est conjoncturel et que cette fichue crise va se terminer et que l’économie mondiale va repartir pour que l’on puisse tirer le dividende de cela et que l’on puisse répercuter ça sur les hydrocarbures. Il faut le savoir quand on est arrivé, en ce moment-là, il y avait une baisse constante des prix des hydrocarbures, on a pris la décision de sortir de 11.000 GNF à 10.000 GNF parce que c’était possible de le faire et maintenant, ce n’est plus possible, on augmente. Si demain il y a une revue forte à la baisse, on va encore réajuster à la baisse>>, a-t-il justifié cette augmentation.
Sekou Bourgeois CAMARA