Il vous souviendra des 3 frères d’une même famille circoncis il y a quelques jours à Kissosso dont deux d’entre eux ont perdu la vie suite au tétanos contracté. Après un SOS lancé par leur père, ça y est, un cadre du ministère de la Santé a décidé de prendre en charge le traitement du 3ème enfant qui a survécu et qui est alité au CHU d’Ignace Deen. Le papa s’est réjoui de ce geste.
Après la mort d’Ibrahim et Amadou Bailo suite au tétanos qu’ils ont contacté par l’outil souillé lors de leur circoncision dans une clinique à Kissosso, commune de Matoto, leur papa Mamadou Saidou Diallo avait demandé de l’aide aux bonnes volontés. Ce mardi matin, Docteur Aboubacar Conté, premier responsable de la Direction Nationale des Établissement Hospitaliers et Hygiène Sanitaire du ministère de la Santé, a volontairement décidé non seulement de rembourser les dépenses effectuées par le père, mais aussi prendre en charge le reste du traitement de Mamadou Moussa. Il justifie son geste de par le serment d’hypocrate qu’il a prêté après ses études.
« Dans ce serment, il est dit que je donnerais mes soins à l’indigent, sans chercher à savoir son origine, sa religion, son ethnie, son statut social, etc. Et moi, c’est ce que j’applique tous les jours même dehors de mon service. »
Suite au décès de ses deux enfants et le manque de moyens matériels ou financiers pour traiter le troisième qui est alité au CHU d’Ignace Deen, Mamadou Saidou Diallo était devenu un père désespéré. Mais avec ce geste de Docteur Conté, il dit avoir retrouvé l’espoir et son sourire. Il se dit également content et reconnaissant de tout le soutien qu’il a eu pendant cette épreuve difficile.
« Je remercie vraiment Docteur Conté qui m’a remboursé mon argent et qui m’a aussi promu de payer toutes les ordonnances dans le futur. Je remercie également tout les medias qui m’ont soutenu. Franchement, je suis sans mot aujourd’hui. »
De 1986 à nos jours, le ministère de la Santé a enregistré 598 cliniques privées avec agrément sur sa base de données alors que sur le terrain, le nombre dépasse cela. Docteur Conté a déploré cet état de fait. Il a par la même occasion, invité les responsables des cliniques à se mettre dans les règles de l’art et aux parents des familles à fréquenter les hôpitaux publics ou les cliniques qui sont dans les normes.
PAR BOUBACAR BARRY