En République de Guinée, ils sont nombreux ces départements ministériels, institutions républicaines, Directions générales, etc. qui jusqu’à présent, ne connaissent ou n’accordent pas d’importance au rôle ou l’apport de la Communication dans leur fonctionnement. Un réel besoin se pose et se fait sentir dans l’Administration publique en général. Parmi ces structures, le cas de l’Assemblée nationale, en rapport avec les lois, interpelle et cela devrait être une préoccupation générale, s’il est bien vrai que la loi est un facteur de régulation sociale.
Cela doit se faire en synergie avec l’Exécutif. Il reste à voir si ces deux entités ont conscience du défi qu’elles ont toujours eu et qu’elles n’ont jamais réussi à relever. Celui de faire connaître, faire adhérer et faire agir, parlant du peuple vis-à-vis des lois. A date, il est quasiment difficile de définir le nombre de lois déjà en vigueur en République de Guinée. Les députés les proposent, votent et adoptent avant de passer à leur promulgation, publication au Journal officiel de la République et leur application qui est du ressort de l’Exécutif qui, pourrait même leur envoyer sous forme de projet de loi. Les juristes peuvent nous en dire plus sur ce processus.
Mais, la publication des lois au Journal officiel de la République ou au Journal Télévisé de la RTG suffit-elle pour qu’elles soient connues et respectées ? Ils diront que « nul n’est censé ignoré la loi » et c’est là qu’intervient l’injustice de la justice. Cette expression est le chewing-gum des juristes. Avant de répondre à la question, personnellement, peut-être pour beaucoup de Guinéens, l’existence de certaines lois s’apprend de façons accidentelle.
Le peuple de façon générale, semble ne pas être au courant de l’existence de plusieurs lois. Les juristes aussi pour une question de particularité, ignorent tout de même certaines lois. La réponse est non ! Une loi méconnue restera dans un non-respect. C’est souvent après avoir posé certains actes qu’on se rend compte que ce sont des infractions vis-à-vis de la loi ou quand on est déjà devant les juridictions, mais pas avant.
Les lois ne sont pas contre le peuple oui, mais il a le droit de savoir, de par les efforts des pouvoirs, l’existence des lois, leurs avantages et les sanctions possibles qui riment avec. Dans le cas contraire, beaucoup se retrouveront involontairement en contradiction avec les textes de lois et ce serait du tort. C’est un défi et cela doit passer par la Communication, particulièrement celle publique et la volonté du Législatif et de l’Exécutif. Ni le Journal Officiel de la République, ni le Journal Télévisé ne suffisent pour se rassurer de la connaissance des lois.
D’ailleurs, combien de Guinéens savent-ils ce que c’est le Journal Officiel de la République ? Combien sont-ils abonnés ?
La Communication publique est au service de l’intérêt général et devra nécessairement entrer en ligne de compte des affaires publiques. Elle est selon Pierre Zémor, « l’ensemble des messages émis par les pouvoirs publics et les services publics qui ont pour objectifs d’améliorer la connaissance civique, de faciliter l’action publique et de garantir le débat politique ». Il y a possibilité de segmenter les cibles de cette Communication mais grosso modo, il s’agit de celle destinée en général au grand public, au peuple.
Après la promulgation des lois, il est d’une grande nécessité de les faire connaitre, procéder à une large vulgarisation. Il est question de faire appel à l’adhésion et à l’implication du peuple, lettré ou non, avant toute application. Ces lois doivent être traduites dans le plus possible de langues nationales et par le biais des canaux et techniques adéquats, vu le taux d’analphabétisme. Pour le faire, la Guinée ne manque pas aujourd’hui de compétences. Nous disposons des universités et instituts spécialisés dans ce domaine, notamment, l’Institut Supérieur de l’Information et de la Communication (ISIC) de Kountia. Ce dernier est un organe étatique, relevant de l’Université Général Lansana Conté de Sonfonia et capable de proposer une stratégie de communication à dimension nationale. Voici en quelque sorte le défi à relever.
Pour terminer, il mieux de rappeler que le peuple n’est pas qu’à Conakry, il est aussi au fond du pays.
Sékou DIOMANDÉ, Communicant de formation et de profession Membre d’Intélligentsia 3.0