Cela fait déjà deux mois que Foninké Mènguè, à l’état civile Oumar Sylla, est détenu à la maison centrale de Conakry. En lieu et place de ses pairs du FNDC, des organisations de défense des droits humains, dénoncent sa détention qu’elles qualifient d’arbitraire. Dans un communiqué de presse, elles appellent les autorités guinéennes à le remettre en liberté, immédiatement et sans conditions.
Foninké Mènguè, est un membre influent du FNDC et vice coordinateur adjoint pays de l’organisation Tournons La Page. Il a été arrêté le 29 septembre 2020, pour attroupement illégal, trouble à l’ordre public, atteinte à la sûreté de l’état et destruction de biens publics.
Selon les structures ‘’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme’’, ‘’Agir ensemble pour les droits humains’’ et ‘’Tournons La Page’’, Oumar Sylla a été violemment arrêté par des hommes en civil en pleine rue dans la commune de Matoto à Conakry, alors qu’il s’apprêtait à participer à une manifestation organisée par le FNDC contre la candidature du Président Alpha Condé à un troisième mandat.
Dans le même communiqué, ces organisations dénoncent son interrogatoire à la DPJ. Ses avocats n’ont pas pu l’assister. Ce qui est une atteinte aux droits de la défense, mentionne le communiqué.
Le 17 avril dernier, le même Foninké Mènguè avait été arrêté pour « diffusion de fausses informations ». L’accusation avait été jugée non fondée par la chambre correctionnelle du Tribunal de première instance de Dixinn après plus de quatre mois d’incarcération, rappelle ces organisations de défense des droits humains.
La situation d’Oumar Sylla est révélatrice du traitement des représentants de la société civile guinéenne qui se sont mobilisés pour demander le respect de la Constitution et dénoncer la volonté du président Alpha Condé de se maintenir au pouvoir. Lit-on dans le même document.
Pour ces faits, ces trois structures disent condamner fermement cette nouvelle détention dite arbitraire d’Oumar Sylla, qui pour elle, n’est qu’une illustration supplémentaire de la répression généralisée à l’encontre de toutes les voix dissidentes en Guinée.
C’est pourquoi, elles appellent les autorités guinéennes à remettre Oumar Sylla en liberté, immédiatement et sans conditions et à mettre un terme à la persécution que subissent ceux qui expriment de manière pacifique, leur opposition au pouvoir et à garantir les droits fondamentaux reconnus par la Constitution guinéenne.
Mamoudou Babila KEITA