Le Haschich présent à Conakry. Alors que la saga sur la saisie des centaines de kilos de cocaïne en février dernier, n’a pas atteint son épilogue, un bateau chargé de plusieurs centaines de cartons de haschich va pénétrer dans nos eaux maritimes. En pleine mer, la contrebande bien huilée apparemment, va transborder les cartons dans une embarcation de fortune, direction le port de Boulbinet, au cœur de la capitale guinéenne. Une fois arrivée, les cartons de haschich vont disparaître dans la profondeur de la nuit de Conakry.
En effet, les fleurs de cannabis arborent des cristaux blancs, les fameux trichomes, l’usine à principes actifs de la plante. C’est en effet au cœur des trichomes, des glandes résineuses, que sont produits les cannabinoïdes et les terpènes. Le haschisch est ainsi confectionné à partir des trichomes suffisamment mûrs. Ils sont alors séparés par différentes techniques, et agglomérés pour créer une résine de cannabis.
Le mot « haschisch » (qu’on retrouve aussi écrit hashish ou tout simplement hash) provient de la langue arabe et se traduit grossièrement par « herbe », malgré que le haschisch soit plus une pâte résineuse. Certains usages documentés du haschisch remontent à l’an 900 après JC.
Le haschich a retrouvé sa place sous les projecteurs. Des pays comme le Népal, l’Afghanistan et le Maroc ont vu une augmentation des exportations de hash vers les pays occidentaux. À cette époque, le hasch importé l’était essentiellement sous forme de plaquette pressée à la chaleur.
Chaque pays producteur produit différents types de haschisch : Charas au Népal, le jaune et le rouge au Liban, le Black Afghan…
Les différents types de haschisch
Le Marocain
Le Libanais
L’Afghan
Le hash néerlandais
Les effets du hash sont plus forts que ceux des fleurs, la concentration en cannabinoïdes étant beaucoup plus élevée. Également, au marché noir, le haschisch est très souvent coupés avec des produits nocifs pour la santé du consommateur.
Au débarcadère de boulbinet, cette nuit-là, les jeunes dockers au moment du déchargement, vont subtiliser deux cartons. Ne sachant pas à quel type de drogue ils avaient à faire, ces jeunes vont par megarde, commettre plusieurs impairs et cela va attirer l’attention des hommes en uniformes.
En effet, aucun bateau ne devrait pouvoir rentrer incognito dans les eaux maritimes nationales au regard des dispositifs de sécurité en place. Le transbordement a eu lieu au large de Kassa où la Guinée dispose d’un régiment d’infanterie sur place.
Ensuite, la préfecture maritime est l’autorité qui représente l’Etat en mer. Elle coordonne l’ensemble des moyens publics de prévention et de répression dans nos eaux. En dépit de tout cela, un bateau parvient à rentrer dans nos eaux jusqu’au large de Conakry, avec les nombreux points stratégiques en vue. Une telle opération n’aurait pas été possible sans complicité.
Selon des sources proches de ce dossier, le commandant du régiment de kassa alerté, va informer le chef d’état major général des armées, qui à son tour mettra au parfum le Ministre de la Défense et celui-ci va recourir aux services des Services Spéciaux, de la lutte contre la drogue et le crime organisé qui comporte l’OCAD.
Les enquêtes vont mettre à jour, ce qui s’apparente à un réseau entretenu par quelques ripoux. Un élément du régiment de Kassa (un béret rouge) est sous les verrous. L’on aurait trouvé des éléments qui laissent croire qu’il aurait facilité l’entrée du bateau contenant les cartons de haschich.
Le bras opérationnel du DCPJ, qui est à la tête de la BRI, une unité d’élite de la police mise en place grâce notamment à l’appui de l’UE pour lutter contre le terrorisme, est également aux arrets. Ibrahima sory Cissé, aurait reconnu la subtilisation de 7 cartons de Haschich, qu’il va confier à l’un de ses petits à Taouyah pour les revendre. Les premières enquêtes vont aboutir à l’arrêstation du jeune et à la saisie de 4 cartons de Haschich. Les 3 autres ayant été probablement revendus.
Cet acte de subtilisation, rappelle un autre acte de substitution de 32 plaquettes de cocaïnes par de la farine dans le dossier des 100 kilogrammes de cocaïnes présentés à la DPJ. Cela suscite assez d’interrogations.
Le Président Alpha Condé, informé de cette nouvelle saisie, aurait demandé aux enquêteurs d’agir sans états d’âmes et donc de ne couvrir personne.
La Guinée ayant une population à majorité jeune, ne peut pas s’offrir le luxe de fermer les yeux sur l’introduction de nouvelles drogues sur son territoire. Les maux tels que le chomage, la pauvreté et la précarité ne font pas bon ménage avec la drogue, le cocktail est trop explosif.
Enquête à suivre…
La Rédaction