L’humanité a célébré ce jeudi, la journée mondiale de la Prévention des Abus envers les Enfants. Elle a pour objectif de mettre en évidence la problématique des abus ainsi que la nécessité d’intervenir de toute urgence par la diffusion de programmes de prévention. A cette occasion, notre rédaction a interrogé la DGA de l’office de protection du genre, de l’enfance et des mœurs sur l’état des lieux du phénomène en Guinée.
C’est le 19 novembre de l’an 2000 que cette journée a été instituée en synergie avec la journée des droits de l’enfant, célébrée-elle- le 20 novembre. En Guinée comme dans plusieurs pays du monde, les abus notamment sexuels et l’exploitation des enfants, se passaient traditionnellement dans le silence. De nos jours, grâce aux efforts des ONG, institutions et aux nouvelles politiques publiques des Etats, les abus sur les enfants, sont de plus en plus révélés au public et portés devant les juridictions compétentes. Marie Gomez, Directrice Générale Adjointe de l’office de protection du genre, de l’enfance et des mœurs (OPROGEM), témoigne.
«Nous recevons pas mal d’infraction liées aux enfants et surtout les abus qui sont faits aux enfants. Et quand il s’agit des abus fait aux enfants, c’est à plusieurs niveau : d’abord il y a le viol, la traite des enfants, la séquestration, la maltraitance, l’infanticide… »
Ces cas d’abus et d’autres dont font objet les enfants, constituent des infractions dans le code pénal et dans le code de procédure pénal en république de Guinée. Malheureusement, à part les cas de viol sur mineures, peu d’autres formes d’abus envers les enfants, se retrouvent devant la loi, reconnait la DGA de l’OPROGEM. «Récemment si vous avez suivi nous avons interpelé 6 femmes au long de la route de Donka qui utilisaient les enfants albinos pour des faims de mendicité. Et grâce à nos agents ces femmes ont été interceptées et déférées au TPI de Dixinn »
En Guinée, plusieurs cas d’abus envers les enfants se passent en public sans le moindre signe de répression. Par exemple à Conakry, ils sont nombreux à vendre dans les rues. Commissaire Marie Gomez, interpelle à la responsabilité des familles. « Nous demandons aux parents d’être vigilants et d’accepter de dénoncer en cas de traite des enfant. Ne pas accepter n’importe quelle négociation dans les différentes familles, d’oser venir devant un service de police pour dénoncer.»
Les articles 19 et 34 de la convention des Etats parties sur le sujet recommandent aux Gouvernements et à la société civile de jouer un rôle actif dans la promotion et le respect des droits de l’enfant.
Mamoudou Babila KEITA