Le collectif des avocats de l’UFDG et de l’ANAD a dévoilé le mode d’audition auquel était soumis Ousmane Gaoual et d’autres cadres et membre de l’UFDG. Tous interpellés pour avoir «troubler la sécurité et l’ordre public», les avocats de l’UFDG et de l’ANAD accusent la direction de la Police judiciaire (DPJ) d’avoir entendu leurs clients sur des faits non mentionnés dans le motif de leur interpellation.
Dans une déclaration publiée ce jeudi 19 novembre 2020, ce parterre d’avocat dénonce l’interrogatoire auquel leurs clients ont été soumis. Les avocats qui ont révélé plusieurs irrégularités portant atteinte aux droits fondamentaux des personnes poursuivies, démontrent que l’arrestation d’Ousmane Gaoual et scie laisse apparaître une volonté évidente de procéder à des arrestations sans aucune infraction.
«Nos clients ont été entendus sur des faits qui n’étaient visés ni par la commission rogatoire, ni par les convocations qui leur ont été adressées. Les questions des enquêteurs ont porté essentiellement sur des propos qu’ils auraient tenus avant, pendant et après le scrutin du 18 octobre 2020», affirment les défenseurs.
Au cours de l’enquête menée par la Police, poursuivent-ils, « il n’a été à aucun moment question des infractions de fabrication, acquisition, stockage, détention, usage d’armes légères, de guerre, de détention de munitions, de menace et d’association de malfaiteurs», ont-ils affirmé.
À en croire à ces défenseurs, aucune munition n’a été présentée aux accusés. De même, aucune perquisition, ni visite domiciliaire ou saisie relative à ces infractions n’ont été mentionnées. D’où la manipulation de l’instrument judiciaire à nuire les détenus, ont affirmé les avocats.
«Plus grave la Police Judiciaire, avant de de présenter les mis en cause au magistrat instructeur, les a photographiés individuellement en les obligeant à tenir une ardoise sur laquelle on pouvait lire le nom de l’intéressé et la mention « COMPLOT ». Cet acte qui rappelle un passé sombre était destiné à humilier et à saper le moral des intéressés. Il traduit aussi la haine et le zèle de certains enquêteurs à leur endroit. En réalité, cette procédure, qui ne repose sur aucun élément tangible, vise tout simplement à détourner l’attention de l’opinion nationale et internationale sur de graves crimes commis sur des citoyens après le scrutin du 18 octobre, à affaiblir, voire anéantir l’opposition politique en intimidant ses leaders et en entravant leurs activités sur le terrain (…). . En d’autres termes, ces agissements ne sont ni plus, ni moins qu’une démarche qui consiste à interpeller d’abord et inventer les infractions par la suite».
Nonobstant les remarques, la défense rassure qu’en tout état de cause «le collectif des avocats de la défense entend œuvrer à la manifestation de la vérité en usant de tous les moyens légaux. Il craint tout simplement l’instrumentation à outrance de la justice à des fins politiques».
Mariam KANTÉ