Le Conseil national des organisations de la société civile de Guinée (CNOSC-G) et une quinzaine de ses paires, ont animé une conférence de presse ce mardi 18 novembre 2020 à Conakry. A travers une déclaration de 4 pages, ces organisations proposent à l’Etat des solutions pour une sortie de crise postélectorale.
A l’entame, ces acteurs de la société civile ont dépeint le système démocratique guinéen. D’après leurs analyses, la démocratie guinéenne est née avec « une malformation congénitale (ethnocentrisme et le communautarisme) et souffre encore du laxisme et l’instrumentation de la justice, la banalisation de la violence et sa justification par une victimisation politico-ethnique…)», regrettent-t-ils.
Partant de ces constats, cette coalition des acteurs sociaux suggèrent douze points comme sortie de crise, dont la dissolution de l’actuelle Assemblée contestée.
«La mise en place d’une commission nationale d’enquête indépendante, pour faire la lumière sur les violences politiques de 2010 à nos jours. Juger les auteurs, commendataires, complices et surtout indemniser les victimes. L’arrêt immédiat des exactions, arrestations, acharnements contre les responsables et militants des partis politiques d’opposition ainsi que les activistes de la société civile. La dissolution de l’Assemblée nationale pour une Assemblée représentative du paysage sociopolitique. Le respect des procédures judiciaires (…)».
D’après les acteurs, si rien n’est fait, le mandat en cour s’annonce plus coriace et difficile, à cause « d’un manque de consensus politique, de la gouvernance égocentrique, de la radicalisation des contestataires, de l’usage de la justice des vainqueurs ou de la justice privée», présagent les intervenants.
Une situation qui risque, disent-ils, « de compromettre la légitimité et la crédibilité du pouvoir en place».
Pour finir, le CONSC-G et ses compagnons demandent aux protagonistes d’être exemplaires: « Au RPG et ses alliés d’être des bons gagnants, gagner avec humilité, tendre une main collaboratrice aux autres candidats. A l’UFDG et ses alliés aussi,d’être des bons perdants, c’est-à-dire de perdre avec élégance tout en poursuivant le combat pour l’alternance, la bonne gouvernance et le développement dans la l’égalité », ont-ils sollicité.
Mariam KANTÉ