D’après le ministre Papa Koly, seulement 31% des populations urbaines ont accès à l’eau potable à travers les réseaux de la SEG. Ce qui met en deçà l’objectif de 75,6% fixé dans le PNDES (2016-2020) pour la fourniture d’eau potable en Guinée. À en croire le ministre, cette insuffisance s’explique par la vétusté des installations.
«La détérioration significative de la qualité du service dans toutes les villes actuellement desservies par la Société des Eaux de Guinée (SEG), s’explique par la vétusté des équipements, le déficit d’énergie électrique, l’envahissement des sites de production et la limitation des capacités techniques», à cela s’ajoute la « prolifération dangereuse de forages de type privé réalisés tant à Conakry que dans les villes de l’intérieur pour la satisfaction des besoins sans cesse croissants en eau potable», mentionne le compte-rendu du conseil des ministres, dont nous avons reçu copies.
Pour palier à ce problème, l’étude du Schéma Directeur d’Alimentation en Eau Potable du Grand Conakry Vision 2040, a estimé les besoins de production d’eau potable pour la ville de Conakry à 370 000 m³/jour pour une population de 2,6 millions d’habitants. D’où la nécessité d’un sérieux investissement dans le secteur hydraulique sur toute l’étendue du territoire national.
«La capacité de production existante étant de 150 000 m³/jour, il se dégage un déficit de 220 000 m³/jour (environ 59%). Pour parer à ce déficit, un investissement urgent s’impose pour le renouvellement des systèmes filtrants et la construction d’un ouvrage de décantation en tête de source de Yéssoulou 2 et 3, afin de couvrir les besoins jusqu’en 2030.
Le coût de ces projets est estimé à 861 millions de dollars US. Le Ministre a fait le même constat pour les villes de l’intérieur du pays dont il estime les besoins de financement à 800 millions de dollars US pour mettre en adéquation les capacités à installer et les besoins en eau des populations à l’horizon 2040. Il a indiqué que malgré des atouts incontestables de la Guinée, de nombreux problèmes minent encore et de manière persistante la gouvernance du pays en matière d’eau. Et pour remédier à cette situation, la mobilisation des ressources financières s’avère nécessaire.
Ainsi, dans le secteur de l’Hydraulique, le mécanisme de financement repose principalement sur l’Etat, les Partenaires Techniques et Financiers et le Fonds de l’hydraulique», a expliqué El Hadj Papa Koly Kourouma, ministre de l’hydrolique et de l’assainissement.
Mariam KANTE