Alors que le président de l’union professionnelle des boulangers de Guinée a annoncé l’augmentation sur le prix du pain à partir de demain mardi, certains vendeurs sont passés à la vitesse supérieure. Les citoyens eux, se disent être entre surprises et étonnement.
À l’image de plusieurs quartiers de la capitale Conakry, ceux de la commune de Matoto ont connu une augmentation sur le prix de la miche du pain. Jusque-là vendu entre 1500gnf et 3000gnf, le pain se négocie désormais entre 2000gnf et 3000gnf. Ce, malgré la précision de la structure prévoyant la hausse à demain mardi.
Au secteur 3 de Matoto khabitaya, certains clients et vendeurs se disputent pour l’augmentation brusque et imprévue. D’autres au secteur 5, se bousculent pour s’offrir une miche. C’est d’au moins le constat d’un reporter d’inquisiteur.net.
«J’ai donné dix mille francs à mon garçon pour nous acheter trois petites miches pour le déjeuner. À son retour, il me donne quatre mille (4000) Fg, comme monnaie au lieu de cinq mille cinq cents (5500 Fg). Je me suis moi-même dirigé chez le boutiquier afin de savoir ce qui n’allait pas. C’est là-bas même que j’ai appris la hausse du prix», témoigne Lasso Sidibé, citoyen du secteur 5 après une chaude discussion.
Si le cas du secteur 5 de Matoto khabitaya est marqué par les disputes, par contre au secteur 3 dudit quartier, la scène se vit par bousculade.
«C’est quand je quittais la mosquée à l’aube que j’ai entendu mes voisines dire qu’il y a eu augmentation sur le prix du pain. Et là j’étais très surprise. Et j’ai dépêché les enfants de nous chercher les pains, tout en leur donnant l’équivalent du nouveau prix. Trente minutes après, mes enfants reviennent me dire qu’ils ont parcouru toutes les boutiques sans en avoir. C’est ainsi que je suis allée au four pour chercher du pain. Là-bas, une personne ne pouvait pas avoir plus de trois miches à cause de la bousculade», renchérit Fatou Soumah, ménagère et mère de famille.
En effet, rappelons que les raisons de cette hausse interviennent suite à l’augmentation des prix des constituants du pain sur le marché: « Un tas de bois qu’on pouvait acheter à 5000 pour avoir 8 morceaux aujourd’hui c’est trois. Le prix de la location d’un four qu’on payait à 4000 aujourd’hui, c’est à 1 million 500 de francs guinéens. Le prix de la levure a aussi augmenté. Le sac de farine s’achète à 250 mille francs guinéens alors que c’était vendu 230 mille francs guinéens», a expliqué Elhadj Alpha Oumar Sacko, président de l’union professionnelle des boulangers de Guinée.
En Guinée notamment à Conakry, le riz et le pain sont des éléments prisés dans l’alimentation des citoyens. La hausse ou la rupture de ces denrées constitue une grande préoccupation pour les populations de Conakry.
Mariam KANTE