Au cours de l’assemblée générale de son parti qu’il a présidé ce samedi 16 novembre, Dr Ousmane Kaba a fustigé les « agissements’’ des hommes en uniforme au cours de la marche de protestation organisée par le FNDC le jeudi dernier à Conakry.
Le président du Parti des Démocrates pour l’Espoir (PADES) a dévoilé le « plan joué » par les autorités en vue d’affaiblir les opposants au projet d’une nouvelle constitution.
«Je pense que nous avons un changement de stratégie de pouvoir qui a décidé d’être expressément violent et qui ne respecte plus ses propres autorisations », dénonce-t-il.
Faisant allusion à la répression de la marche, Dr Ousmane Kaba rappelle que le mouvement était pourtant conforme à la loi. Malgré cela, les manifestants ont été même attaqués dans la zone autorisée pour marche.
« On a largué des gaz lacrymogènes et on a même visé tous les leaders en réalité. C’est de la violence pure et simple, et c’est de la violence gratuite qui n’a aucune justification sauf le déni de démocratie et l’implantation de la dictature la plus violente qu’elle soit», a exprimé le président du PADES.
Il a invité leurs militants à la vigilance, pour ne pas se laisser dispenser par le régime d’Alpha Condé.
«Le peuple de Guinée doit faire de son combat, un combat unitaire. Avec toutes les composantes de notre nation. Et je dis, allez-y chaque fois tirer dans un seul quartier, c’est une tentative de division de la Guinée, et c’est fait exprès. Les Guinéens doivent être lucides et ne doivent pas tomber dans ce panneau-là. C’est pour que les frères et sœurs que nous sommes, nous commençons à nous entretuer, mais ça ne se passera pas de cette façon. Car nous sommes intelligents et nous savons ce qu’ils veulent», conseille Dr Ousmane Kaba.
Récemment, le ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation a rendu public un communiqué interdisant la tenue du cortège dans la capitale. Sauf en cas de campagnes électorales.
Chez le PADES, cette décision est un feu de paille et n’a aucun sens. Pour Dr Ousmane Kaba, le ministre n’admet pas l’interdiction des cortèges à Conakry et l’autorisation de la promotion d’une nouvelle constitution à l’intérieur du pays.
« Quand les autres veulent exprimer leur opinion, tout est interdit. Alors pourquoi ne pas interdire notre respiration? », S’interroge-t-il.
Sur le récent séjour du représentant des Nations unies, Dr Ousmane n’a pas manqué de commentaires. Il estime que le sujet d’alternance en Guinée est une grande préoccupation. Car dit-il, la situation sociopolitique actuelle du pays, risque d’être un exemple sur le continent.
«Que ce soient l’Union Africaine ou la CEDEAO, tout le monde essaye d’intervenir pour éviter la déstabilisation de la Guinée, c’est tout à fait normal. Toute l’Afrique en réalité se penche sur le cas de la Guinée qui est devenu un cas d’école. Nous avons un président qui a plus de 80 ans qui a fini complètement son mandat dans un an, qui s’accroche au pouvoir, qui brouille les cartes et qui essaye de diviser les Guinéens. Et c’est très grave», a-t-il regretté.
Le président du PADES a aussi adressé ses condoléances aux familles des quatre victimes de la récente manifestation sur l’autoroute.
Mariam KANTE