A son avènement au pouvoir le 5 septembre 2021, le patron de la junte Guinéenne avait promis le non recyclage des cadres de la gouvernance d’Alpha Condé. Même si cette promesse n’a pas tenu, il faut reconnaître que le Colonel Doumbouya dans la composition de son équipe, a beaucoup plus misé sur la diaspora guinéenne pour occuper les grands postes de responsabilité. A la lecture des CV, plusieurs d’entre eux se sont attribués des titres, formations et expériences qui ne sont en réalité que des mensonges montés de toute pièce. Après un an et demi de gestion, le Président de la transition semble se rendre à l’évidence de l’incompétence de plusieurs de ses hommes de confiance, notamment des ministres.
Du côté du palais Mohamed V, siège du pouvoir depuis le renversement d’Alpha Condé, des langues se délient sur la déception presque totale du Colonel Mamadi Doumbouya. Lui qui a tenu à rajeunir son administration, apporter du sang neuf et de nouvelles expériences, semble être de nos jours dans un regret pour le mauvais casting, selon des sources proches du palais.
Il vous souviendra que dans la plupart des départements ministériels, les quatre (4) premiers responsables pour ne pas dire la totalité des membres des cabinets sont des nouveaux cadres étrangers à l’administration Guinéenne. La carence notoire se fait constater presque partout et à tous les niveaux.
A en croire nos sources, récemment, le Colonel Doumbouya aurait fustigé et blâmé plusieurs de ses ministres pour lui avoir menti lors des nominations. Une colère noire se serait versée sur nombreux d’entre eux et personne n’a osé se défendre des réprimandes. Le garde des sceaux toujours prêt à parler aurait tenté de se défendre. Le Colonel lui aurait sèchement retiré la parole en le réprimant pour ses nombreuses actions de « fanfaronnades », notamment pour avoir fait déclencher plusieurs actions judiciaires contre les anciens dignitaires sans en avoir la moindre preuve.
Toujours selon notre source, le Président du CNRD s’est aussi indigné face à l’incarcération de l’ancien Premier ministre Ibrahima Kassory Fofana, l’ancien ministre des postes télécommunications et de l’économie numérique et tant d’autres.
Pour le cas Kassory, Doumbouya aurait affirmé être étonné qu’il lui soit reproché le détournement de 15 milliards de francs Guinéens malgré tout le service qu’il a rendu au pays et que jusqu’ici, la CRIEF peine à prouver son accusation.
L’autre étonnement aura été les 50 millions de dollars pour le lancement de Guinée Télécom. Le Président de la transition aurait dit avoir été surpris d’entendre de la société Huawei que ce montant n’est jamais arrivé dans les caisses de l’Etat guinéen mais plutôt dans son propre compte à partir de la Chine. Il se serait interrogé sur la raison de l’incarcération de Oyé Guilavogui dans ce dossier.
L’autre interrogation du numéro un de la junte, aura été l’injonction aux fins de poursuites judiciaires du ministre Charles Wright contre près de 200 cadres du régime d’Alpha Condé pour des faits de détournement, blanchiment de capitaux, etc.
Ce jour, plusieurs ministres seraient sortis de la salle avec la tête baissée. Notre source nous indique qu’un remaniement imminent pointe à l’horizon dans un très bref délai. Il est promis que des têtes vont cette fois-ci tomber pour tenter de sauver la face compte tenu des nombreuses situations de crises qui secouent actuellement la transition.
Dans les jours à venir, plusieurs détenus de la CRIEF pourraient aussi être remis en liberté, nous confie notre source.
Mamoudou Babila KEÏTA