Le monde entier a célébré ce 3 mai la journée internationale dédiée à la cause des Hommes de médias. Une occasion donnée par les Nations unies à chaque Etat pour faire le point de la situation relative à la liberté de la presse dans sa globalité. Contrairement à 2022 ou la Guinée avait fait une prouesse en gagnant 22 points pour se placer au 84ème rang, cette année 2023 la Guinée a légèrement régressé Elle se place dans le classement de reporter sans frontière à la 85ème place. Un classement qui donne lieu à des commentaires dans la corporation.
En marge de la célébration de cette journée ou des acteurs, se sont donnés rendez-vous à la HAC ce mercredi, nous avons interrogé un acteur de la presse, Selon Sékou Jamal Pendessa, secrétaire général du syndicat de la presse privée. Selon lui, plusieurs facteurs entrent en ligne de compte dans le cadre de la liberté de la presse.
<<Parler du respect de la liberté de la presse respectée en Guinée ça dépend et c’est à discuter. Oui, on peut considérer que les journalistes sont un peu libres dans ce qu’ils font dans les émissions de débats, ils ne se font pas censurés dans la plupart des cas. Mais la liberté d’expression ne se limite pas seulement qu’à cela, il y a beaucoup de facteurs qui entrent en ligne de jeu, il ne s’agit pas de laisser les journalistes dire ce qu’ils veulent, mais lorsqu’ils partent à la recherche de l’information vous leur fermez la porte. Vous n’êtes pas sans savoir que les médias privés, et même certains médias publics n’ont pas la possibilité de couvrir les activités de la présidence de la République depuis l’arrivée du CNRD. Il y a des cérémonies qui se tiennent en dehors du palais, les journalistes ont du mal à les couvrir.
En plus, Il y a des journalistes qui sont agressés soit à Conakry ou à l’intérieur du pays lorsqu’ils vont couvrir des manifestations de rues ou d’autres opérations liées aux forces de l’ordre. Le rapport annuel du syndicat sur la liberté de la presse en Guinée a recensé 25 actes et actions liberticides rien qu’en 2022 et en 2023 après avoir bouclé le premier trimestre nous sommes à sept cas pour le moment lorsque nous faisons la comparaison de la situation à la même période on était qu’à un seul cas. Cela veut tout simplement dire que nous ne prenons pas des mesures pour stopper les dérives avant le 31 décembre prochain, on risque de se retrouver à plus de 50 cas. De l’autre côté, les journalistes font assez d’efforts pour limiter les dérapages dans l’exercice de la profession>>, a expliqué le journaliste syndicaliste.
Interrogé sur la convention collective dont l’élaboration traîne toujours les pas, notre interlocuteur répond.
<<Malheureusement, la convention collective n’a pas pu voir le jour par le refus catégorique des patrons de presse qui ont boudé la table des négociations depuis 2020, à un moment donné de l’année 2022, nous étions à une semaine de la reprise des discussions du coup, ils invoquent des arguments qui ne tiennent pas la route malheureusement nous continuons à prendre des salaires misérables et on se rend compte que c’est un manque de volonté de leur part. À travers une enquête que nous avons menée avant ce 3 mai, on s’est rendu compte qu’il y a des journalistes qui ne prenaient même pas l’ancien SMIG qui était à 440 mille franc>>, a fustigé notre interlocuteur.
Molayane