Odilon Théa est l’une des figures qui ont marqué la sphère médiatique en République de Guinée dans les années 1960, en service de la voix de la révolution, l’unique média étatique du pays à l’époque. Ce vendredi, devant ses confrères à la maison de la presse, ce grand amoureux du micro a longuement discuté avec des jeunes journalistes. Objectif rappeler son parcours plein »d’enseignements et d’éducations » qui pourraient certainement servir à la nouvelle génération en termes d’abnégation et de loyauté dans la pratique du journalisme.
Après un point complet sur son vécu à Samoyé son village natal, relevant de la préfecture de N’zérékoré, le doyen Odilon Théa est revenu sur les moments forts de son enfance et des difficultés qu’il a rencontrées dans sa vie académique et professionnelle.
« Je suis donc né dans une petite famille pauvre comme la plupart d’entre nous. J’ai fait mon école primaire à Samoé et comme il arrive à chacun d’entre nous de penser à ce qu’il va devenir demain alors à cette époque, j’ai vue les infirmières qui vaccinaient les enfants contre la variole et la rougeole. Et avec leur accoutrement particulier, je me suis dit pourquoi ne pas devenir comme elles ? Chose qui n’a pas marché. Y a des gens qui sont venus de l’étranger qu’on appelait à l’époque les enfants de troupe avec un accoutrement digne de regard. Je me suis encore intéressé à cela, mais ça n’a pas marcher non plus. À l’époque y a mon père aussi qui a voulu que je sois prêtre, mais malheureusement, je n’ai pas été élu. À 17ans, j’avais déjà commencé à enseigner dans une école primaire où un professeur a été licencié pour viol. J’y ai passé 3 à 4 mois. Après ce long parcours, j’ai décidé de venir à Conakry où j’ai continué mes études dans une école catholique à Dixinn. Après avoir obtenu mon baccalauréat au lycée classique de Donka, j’ai été choisi avec tant d’autres pour former une génération de journalistes. Et c’est là que commence mon parcours dans ce métier.»
Plus loin, cet ancien membre de la voix de la révolution appelle à la nouvelle génération de journalistes à plus de responsabilités dans le traitement de l’information.
« Tout ce que nous disons à la radio, que ça soit en temps de régime féroce ou de régime qui veut suivre la voix normale, il faut toujours faire en sorte de tirer ton épingle du jeu. Le journaliste, il ne faut pas qu’il se considère comme un éventail. Il y en a ceux qui disent : attend laisser le, il va voir ce que je vais écrire sur lui. Comme ça, tu es un mauvais journaliste. Ce n’est pas un métier par lequel on va régler des comptes », a déclaré Odilon Théa.
Mariame Sylla