Après quatre mois et demi d’audition, le tribunal correctionnel de Dixinn délocalisé à Kaloum a bouclé ce lundi 13 février, la première étape fatidique de l’audition des inculpés. Dix-huit semaines durant, douze prévenus pour la plupart des militaires ont défilé à la barre chacun donnant sa version des faits sur les événements du 28 septembre 2009, ayant endeuillé plusieurs familles guinéennes. Au terme de cette première étape, l’heure est à l’audition des victimes autrement appelées partie civile.
Après l’interrogatoire du dernier prévenu Paul Mansa Guilavogui, une chaude contradiction a éclaté entre les différentes parties au procès. La partie civile a sollicité un renvoi du procès à la huitaine histoire pour elle, de faire comparaître les victimes.
<< Nous souhaitons un renvoi pour huit jours puisque nous avons des clients qui ont été violés et qui doivent comparaître sous anonymat. Ce renvoi est sollicité pour des questions logistiques, le temps pour le tribunal d’aménager l’autre salle dans laquelle doivent passer les victimes>>, a sollicité maître Alpha Amadou DS Bah porte voix des avocats de la partie civile.
Une demande qui n’est pas du goût du camp d’en face, et même du ministère public. À tour de rôle, les conseils des prévenus ont argumenté la nécessité de tenir vite le procès.
<<Monsieur le Président nous nous opposons à ce renvoi puisque c’est fait à dessein. Cette demande est faite pour maintenir expressément nos clients en détention. Et mieux, les victimes sont toutes à Conakry et d’ailleurs, plusieurs d’entre elles viennent régulièrement dans la salle pendant le procès. Une privation de liberté est la chose la plus difficile, donc notre souhait est de tenir vite ce procès>>, a répliqué les avocats de la défense.
Le ministère public a aussi abordé dans le même sens. <<Monsieur le Président, il ne faut pas qu’on continue à jouer sur le temps>>, a déclaré le ministère public.
Cette autre partie au procès à d’ailleurs informé le tribunal qu’elle fera d’autres réquisitions ce mardi. C’est au terme de ces discussions que le tribunal a renvoyé l’affaire pour ce mardi 14 février pour la suite des débats.
Molayane