Chaque année des jeunes réunis en collectif dénommé la Voix du peuple célèbre le 2 octobre. Pour cette année, ils sont déjà à pied d’œuvre pour la réussite des festivités de la célébration de la fête d’indépendance, malgré quelques obstacles d’ordre financier auxquels ils font face. A quelques jours de cette fête nationale, nous avons rencontré le président du comité d’organisation de la plateforme ‘’Voix Du Peuple’’ (VDP) Moussa CONDÉ pour nous parler de l’organisation.
Inquisiteur.net : Pourquoi célébrer le 2 octobre ?
Moussa CONDE : Pour nous c’est d’abord un appel à la conscience collective. Vous savez, l’histoire de la Guinée est certes tumultueuse mais elle est aussi faite de beaucoup de pages de gloire. Donc pour nous célébrer l’indépendance c’est rendre hommage à nos devanciers, ceux qui ont donné leurs corps et âmes pour une Afrique libre et une Guinée indépendante. Alors pour nous, il faudrait que cette histoire soit magnifiée pour que nous puissions arborer des aptitudes de liberté, de dignité, de confiance en soi, de travail, de justice… Donc en quelque sorte célébrer l’indépendance c’est faire renaître en chacun de nous l’élan de patriotisme.
Pour cette année, quelle est la particularité dans l’organisation et quelles sont les activités prévues ?
Pour rappel nous célébrons l’indépendance guinéenne avec le concept ‘’Les jeunes fêtent l’indépendance’’. Pour cette année, nous avons commencé avec le point de presse afin que le public puisse être édifié sur les initiatives que nous portons. Pour la spécificité cette année au-delà de Conakry, nous allons organiser des festivités dans les 33 préfectures en République de Guinée et dans plusieurs Ambassades. En plus, le 28 septembre une autre date historique nous organiserons des conférences débats dans des universités à Conakry et dans les capitales régionales, afin que des questions substantielles de la jeunesse soient posées, et que les réponses à celle-ci soient vraiment édifiantes.

Le 1er octobre, en accompagnement de l’initiative citoyenne du gouvernement sur les samedis d’assainissement, nous allons donc assainir le palais du peuple à Conakry et toutes les places des martyrs dans les 33 préfectures en Rep de Guinée. Et le soir, en terme de l’humanisation de nos actions, nous préconisons de faire un don de sang au palais du peuple en collaboration avec le centre de transfusion sanguine. En outre, avant le 2 octobre, il y aura deux journées de prières : le dernier dimanche et vendredi du mois de septembre pour que reposent en paix à jamais tous nos martyrs, connus ou inconnus, tous nos héros afin que la Guinée puisse aller de l’avant. Enfin le 2 octobre nous allons organiser à Conakry un carnaval géant qui va couvrir toutes les communes. Et au niveau des préfectures aussi le carnaval sera dans les places des martyrs. Le soir, on conclut naturellement par un banquet ou diné afin que la fête se termine d’une manière assez plausible.
Quelles sont les difficultés rencontrées dans l’organisation des festivités ?
Les difficultés c’est d’abord d’ordre financier, parce que notre organisation s’autofinance avec les bénéfices que nous générons sur la vente de nos T-shirts. Certes il y a des sponsors qui nous ont accompagnés au cours des années précédentes et nous sollicitons d’ailleurs leur accompagnement pour cette année aussi. Mais le plus défi c’est notre collaboration avec l’Etat. Il faudrait que l’Etat s’engage pleinement dans la préparation et la célébration de la fête. Puis que lorsque les jeunes sont occupés à valoriser les actions citoyennes, des initiatives républicaines et que l’Etat les appuis de manière technique, matérielle et financière ça peut encourager ceux ou celles qui sont animés de bonne foi. En plus de cela, dans toutes les organisations il y a aussi des problèmes humains. Il y a donc cette question de génération et d’égaux mais nous arrivons à circonscrire. Car au-delà de nos appartenances ethniques, de nos obédiences religieuses, de nos positions partisanes politiques, il y a un héritage, un patrimoine c’est la République de Guinée et c’est ce que nous mettons devant avec la plateforme la Voix Du Peuple.
Quel est votre point sur la célébration du 2 octobre en rendant hommage aux victimes des manifestations ?
Pour nous il est important de rendre hommage à tous nos martyrs. Pour nous c’est une nécessité parce que ceux qui se donnent corps et âme pour ce pays doivent être célébrés. Donc la question spécifique sur les bavures policières, sur les tueries sont des questions existentielles sur lesquelles on doit vraiment porter des thématiques, discuter et trouver des solutions. Sur la question liée à la particularité de la célébration de la fête d’indépendance, nous souhaitons que toutes les organisations qui veulent organiser les festivités de l’indépendance de l’autre côté, de joindre à la plateforme nationale la Voix du peuple présente à Conakry et dans les 33 préfectures. Et notre porte est grandement ouverte. La synergie des actions de chaque chose pourrait vraiment aider notre pays à sortir du carcan d’impunité, de chômage, de crise… Pour nous, notre jeunesse doit fédérer ses actions autour d’un idéal commun et c’est le moment de le faire. Le 2 octobre est une date symbolique, qui doit être une date unificatrice. Donc nous lançons un appel solennel à toutes les associations, organisations et structures qui souhaitent organiser la fête de l’indépendance de se joindre à la Voix du peuple et d’initier ensemble des initiatives.
Votre mot de la fin
La Guinée est notre héritage commun, nous croyons aux vertus d’unité, de solidarité, à la justice et nous croyons certainement au travail. En ce moment difficile que nous traversons avec les crises politiques, sociales et économiques, il faudrait construire un idéal autour de notre pays. Et cet idéal c’est de croire en nous.
Entretien réalisé par Moussa KEITA