Trois mois après la tenue des assises nationales, le gouvernement du CNRD ouvre ce lundi 27 juin 2022, un nouveau dialogue avec les acteurs sociopolitiques. Contrairement aux premiers échanges, ce nouveau dialogue enregistre enfin les vraies hostilités. C’est du moins le constat qu’affiche le déroulement de la rencontre. Sans aucunes ambages, les nouvelles figures notamment le FNDC et l’ANAD n’ont pas occulté les véritables couacs du dialogue sociopolitique. Dans un franc-parler, ces acteurs ont démontré le laxisme du CNRD, tant dans le fonctionnement de l’appareil judiciaire, que la gestion publique par les putschistes.
«Libérez les leaders politiques », exige Aboubacar Soumah. Pour le leader de la Coalition CODEG, aucun parti politique ne viendra au dialogue si son leader est emprisonné. D’où la libération des leaders politiques, pour la réussite du dialogue.
«Monsieur, le Premier ministre, veuillez libérer les leaders politiques. Veuillez rassurer les leaders politiques. La transition est éminemment politique, elle ne peut pas se dérouler en dehors de la classe existente. On ne peut pas en créer d’autres. Seul le peuple dira nous ne voulons pas de tel candidat, nous ne voulons pas de tel monsieur ou de telle femme. Seul le peuple de Guinée est capable de le faire » a-t-il fermement lancé.
Le Front national pour la défense de la constitution (FNDC) qui a accordé une trêve en guise de réponse favorable à la main tendue du gouvernement, pose 5 revendications pour que sa partipation soit effective a réitéré à ce cadre de dialogue.
«1- la création d’un cadre permanent de dialogue regroupant les forces vives de la nation conformément à l’article 77 de la charte de la transition et placé sous l’auspice d’un médiateur désigné par la communauté internationale ;
2- l’ouverture des procès sur les crimes de sang lors de la lutte contre le 3e mandat ;
3- la publication de la liste nominative des membres du CNRD ;
4- la déclaration des biens des membres du CNRD, du gouvernement et des responsables
des institutions républicaines ;
5- le respect des droits de l’homme», martèle le communiqué du CNRD lu par Mamadou Bilo Bah, responsable du front.
Comme le FNDC, l’ANAD souhaite que ce nouveau dialogue soit une collaboration digne des attentes du Peuple de Guinée. Et que ce cadre de Dialogue fixe la durée de la transition.
«1. L’ANAD propose que cette rencontre-ci serve de cadre préparatoire pour un dialogue franc et sincère.
2. Que le cadre de dialogue concerné fasse l’objet d’un décret présidentiel ou d’un arrêté de Monsieur le Premier ministre.
3. Que ledit cadre de dialogue soit composé par les Coalitions politiques les plus représentatives, les organisations de la Société civile les plus crédibles et les plus représentatives.
4. Que ledit cadre de dialogue accueille le G5 (Union Européenne, France, USA, les Nations unies et la CEDAO).
5. Que ledit cadre soit présidé par le Médiateur de la CEDEAO. En cas d’absence de ce dernier, qu’il soit remplacé par un membre du G5.
6. Au titre des mandats, l’ANAD propose :
– Que ledit cadre de dialogue fixe la durée de la Transition,
– Que les bases du choix relatif au type de régime, dans la future constitution, soient définies par ledit cadre,
– Que le cadre définisse les modalités de choix du type d’Organisme de Gestion des Élections (OGE) ainsi que du fichier électoral,
– Que le cadre élabore et approuve le chronogramme de la Transition, notamment le cycle électoral de la Transition », énumère Fodé Oussou, représentant de l’ANAD.
Mariam KANTE