L’électrification de la ville de N’Zérékoré en région forestière, est le résultat d’une infirme partie du projet d’interconnexion sous-régional dénommé projet Côte d’Ivoire-Liberia-Sierra Leone-Guinée (CLSG). L’initiative dénommée Pool énergétique d’Afrique de l’Ouest (PEAO), est née en janvier 2006 par la signature d’un accord des États membres de la Communauté Economique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Dans le plan du projet, l’objectif est d’instaurer un marché 3 régionals d’électricité en Afrique de l’Ouest à travers le développement et la réalisation des principales infrastructures prioritaires devant favoriser l’accessibilité aux ressources énergétiques économiques à tous les États membres de la CEDEAO.
Ce projet prévoit la construction d’une ligne de transport à haute tension de 1 411 km qui va permettre de renforcer les postes électriques à haute tension à Man (Côte d’Ivoire) ; à Sannequille, Buchanan et Monrovia (Liberia) ; à Nzérékoré et Linsan (Guinée) ; à Bumbuna (Sierra Leone).
Les institutions chargées de l’exécution du projet sont entre autres le secrétariat du PEAO ; la Société d’opération ivoirienne d’électricité (SOPIE) ; l’Électricité de Guinée (EDG) ; Liberia Electricity Corporation (LEC) et la Nationale Power Authority (NPA) de la Sierra Leone. La composante qui concerne la Guinée est la construction d’une nouvelle sous-station à haute tension à Nzérékoré et à Linsan. La longueur totale de la ligne est de 233 km pour 112 personnes affectées et une occupation en permanence de 464 ha.
A cet effet, le cadre stratégique, juridique et règlementaire, a tenu compte des dispositions prévues par les législations nationales respectives et des bonnes pratiques au niveau international.
Au niveau de la Guinée, c’est l’article 13 de la loi fondamentale du 23 décembre 1990, qui a été pris en compte. Il stipule : « Nul ne peut être exproprié, si ce n’est dans l’intérêt légalement constaté de tous et sous réserve d’une juste et préalable indemnité ». En second lieu, ce sont les dispositions des articles 55-83 du chapitre 1 du Code foncier et domanial qui ont été invoquées.
Sur le plan international, les accords ont été établis sur la Politique en matière de déplacement involontaire de populations de la Banque africaine de développement et la Politique opérationnelle 4.12 de la Banque Mondiale relative à la réinstallation involontaire. Tout a été mis en œuvre pour l’exécution correcte du projet en tenant compte de tous les aspects et des impacts multidimensionnels. Le budget prévisionnel pour la réinstallation des populations guinéennes impactées était de : 1 866 368 USD. La responsabilité en matière de couverture des frais de réinstallation incombe au gouvernement, lit-on dans le plan.
Le Bailleur de Fonds du projet est la Banque Africaine de Développement (BAD). L’une des conditionnalités exigées à chaque pays pour bénéficier du premier décaissement, était de fournir des preuves à la Banque d’avoir compensé les populations affectées par le projet avant le début des travaux de construction. Cela concerne les zones habitées, cultivées, les forêts ou les sites culturels ou sacrés qui connaîtront temporairement ou définitivement des perturbations.
Egalement, après la construction de la ligne de transport, chaque Etat membre du projet devrait par lui-même acheter ou trouver les sources de financement pour l’achat de sa consommation électrique.
S’agissant de la première conditionnalité, l’Etat Guinéen sous Alpha Condé, a réussi à dédommager toutes les populations impactées courant de la période de mise en œuvre du projet entre 2015 et 2021.
« L’électrification de la forêt, tout était fait par le Président Alpha Condé », affirme clairement un ingénieur électronicien de la Direction Générale de l’EDG.
Selon le même ingénieur qui a d’ailleurs participé à une formation liée à ce projet d’interconnexion en 2016 à Abidjan, l’essai du courant électrique à Nzérékoré, était prévu en septembre 2021. Et c’est exactement le 5 septembre jour du renversement d’Alpha Condé du pouvoir, que cet essai a été fait avec un résultat probant.
« Les 18 millions de dollars payés pour l’achat de l’énergie en novembre dernier, étaient également acquis et dès que premier essai se révélait concluant comme il l’a été, le contrat devrait être signé. C’est ce qui fut fait », indique la même source.
En clair, avec l’avènement du CNRD au pouvoir, la Direction de l’EDG avait juste besoin de l’accord du Colonel Doumbouya pour procéder au décaissement du montant convenu dans le contrat. Donc, rien n’est à l’actif des nouvelles autorités Guinéennes dans la réalisation de ce projet d’interconnexion et l’électrification de la ville de Nzérékoré, contrairement aux allégations avancées par le bouillant Ministre des Affaires Etrangères. Visiblement, Dr Morissanda Kouyaté, qui a déjà montré ses limites diplomatiques, semble être sous l’effet d’ivresse du pouvoir ou du moins tenter par la « démagogie » pour pouvoir conserver son poste dans le futur gouvernement qui serait en train d’être composé au palais Roi Mohamed V.
Mamoudou Babila KEITA
Je ne sais pourquoi Espace TV ne voit pas tes compétences ou il fait semblant ?