L’échographie est l’examen le plus important après un test de grossesse positif, puisqu’il nous informe sur la bonne évolution de la grossesse et décèle aussi de déceler les anomalies. Cette technique d’imagerie indique en outre s’il s’agit d’une grossesse simple ou d’une grossesse multiple (de plus en plus fréquentes de nos jours, notamment concernant les jumeaux dizygotes). Cependant, pour certaines femmes, le seul but de l’échographie serait de connaître le sexe de l’enfant. Or, d’après un spécialiste, l’échographie obstétricienne dispose bel et bien d’autres utilités pour assurer la santé de la mère et son enfant. Pour connaître les bienfaits de cet examen, nous avons interrogé Dr Ibrahima Amadou Diallo, gynéco-obstétricien à la maternité de l’hôpital national Ignace Denn, au cours d’une interview exclusive accordée à notre rédaction.
Inquisiteur: L’échographie a d’autres utilités que la connaissance du sexe ?
Dr Ibrahima : l’échographie a tellement d’importance aujourd’hui, elle nous avertit beaucoup de malformations, elle nous permet d’éviter les complications à l’accouchement. Il arrive parfois que certaines pathologies comme l’hypertension, la gonococcie, des œdèmes, aient des répercussions sur la croissance de l’enfant. Il y a des femmes dont on est obligé de demander beaucoup plus d’échographies pour connaître le bien-être du fœtus. Pour cela, il y a un score biophysique de Manning qui nous permet de savoir si le fœtus se porte bien avec la présence de ces pathologies maternelles ou si elles ont des répercussions drastiques sur le fœtus. Il ne faut donc pas que les femmes se plaisent à connaître uniquement le sexe de l’enfant.
Une seule échographie suffit-elle pour la femme?
Au cours de la grossesse, la femme a obligatoirement besoin de trois échographies au minimum.
La première, appelée échographie de datation : se réalise entre la 11 et 13 semaines d’aménorrhée. Elle permet de dater la grossesse. Parce que la plupart des femmes qui viennent ne connaissent pas la date de leurs dernières règles. Avec cette mesure de la longueur cranio-caudale, c’est-à-dire de la partion crâniale jusqu’au bas des fesses, cette mesure nous permet d’avoir une idée de l’âge de la grossesse. En plus, ça nous permet de connaître le nombre de fœtus. Ça nous permet de savoir le siège, si c’est une grossesse qui est dans l’utérus, dont l’évolution peut être normale, ou si c’est grossesse qui est restée dans les trompes, donc une grossesse extra-utérine, dans ce cas si la femme n’est pas prise en charge tôt, peut perdre sa vie et celle de l’enfant.
Les échographistes très avertis mesurent la clarté nucale, c’est-à-dire l’épaisseur située entre le plan cutané et la colonne cervicale, dont la mesure est 2 millimètres. Vers la 13ème semaine, c’est autour de 2,8 mm. Donc quand ça dépasse 3mm, ça signale la venue d’une trisomie 21, donc une malformation pour ce fœtus.
L’échographie du 2ème trimestre : elle a lieu précisément la 22ème semaine, le fœtus est suffisamment grand pour voir tout son corps, c’est pourquoi on l’appelle l’échographie de morphologie. Elle nous permet non seulement de voir les différentes parties du fœtus, (cœur, foie, reins, estomac, vessie, cerveau, etc.), ça nous permet aussi de détecter beaucoup de malformations à cet âge de la grossesse. Savoir si ce sont des malformations compatibles à la grossesse ou pas, connaître le sexe de l’enfant et avoir une idée sur sa croissance.
Il est aussi possible de vérifier :
l’âge du bébé ;
le nombre de bébés ;
la position du bébé et du placenta ;
la croissance et le développement en fonction de l’âge du bébé ;
la longueur du col de l’utérus.
L’échographie du dernier trimestre ou de bien-être fœtal : c’est l’échographie de pronostic pour se faire une idée par rapport à la position, à la taille et à la position du placenta. Faire l’échographie à la 32ème semaine (vers 7-8 mois), nous permet de connaître le poids fœtal, tous les organes sont à nouveau passés en revue, ainsi que ses membres.
Existent-ils des risques à passer une échographie ?
L’échographie n’est pas nocive pour la mère et son enfant. Certaines femmes pensent que faire régulièrement des échographies, créera des répercussions sur le fœtus, je dirai non. Par contre, ces échographies de surveillance permettent d’éviter beaucoup plus la mauvaise surprise dans certaines pathologies.
Interview réalisée par Mariam Kanté